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Analyse

Congrès sioniste : Un vote évite la marginalisation des non-orthodoxes

Après que le Likud et les religieux ont tenté d'évincer les Juifs de gauche des postes influents, des groupes historiques se sont mobilisés pour obtenir, in extremis, un compromis

Yaakov Schwartz

Yaakov Schwartz est le rédacteur adjoint de la section Le monde juif du Times of Israël

Le président entrant de l'Organisation juive mondiale Yaakov Hagoel. (Crédit : ZOA)
Le président entrant de l'Organisation juive mondiale Yaakov Hagoel. (Crédit : ZOA)

Après un report du vote de près de 48 heures en raison d’une âpre bataille politique entre les factions de la droite religieuse et de la gauche progressiste, un accord de coalition a été conclu jeudi soir au 38e Congrès sioniste mondial. Le Congrès définit les futurs dirigeants de certaines des institutions sionistes les plus importantes et les mieux financées du monde.

L’accord de jeudi, qui a été adopté à l’unanimité, constitue, pour les partis de centre-gauche et les mouvements juifs progressistes, des victoires modérées. L’accord comporte également quelques concessions de la part de la droite politique et des factions orthodoxes, qui avaient obtenu une légère majorité et étaient sur le point de passer un accord de coalition global qui aurait marginalisé le centre gauche.

Peu avant le vote, qui était initialement prévu pour mardi soir, des groupes juifs tels que Hadassah, Naamat, Maccabi, B’nai B’rith International, la WIZO et Emunah ont pris des mesures inédites pour le reporter.

Ce contentieux inhabituel portait sur le contrôle des institutions israéliennes dites « nationales » – l’Organisation sioniste mondiale, l’Agence juive, le Keren Kayemeth LeIsraël-Fonds national juif et le Keren Hayesod, qui étaient tous cruciaux au moment de la création de l’État d’Israël. Aujourd’hui, a eux quatre, ces groupes représentent un budget de plus d’un milliard de dollars.

Ces organisations, qui sont l’épine dorsale du sionisme mondial, sont apolitiques, mais leurs budgets peuvent être utilisés pour faire avancer l’agenda des représentants qui les dirigent. Cela peut ensuite jouer sur l’exécution et la mise en œuvre d’initiatives telles que les campagnes de diffusion du judaïsme, l’éducation juive et le recrutement de nouveaux immigrants en Israël.

Le chef du département local de l’Organisation sioniste Yaakov Hagoel durant un événement organisé par le Conseil sioniste d’Israël et l’Organisation sioniste mondiale à la Yeshiva Porat Yosef dans la Vieille ville de Jérusalem, le vendredi 7 février 2014. (Crédit : Hadas Parush/Flash 90)

Selon une copie du nouvel accord de coalition que le Times of Israël a pu consulter, Yaakov Hagoel, du Likud, dirigera l’Organisation sioniste mondiale et la présidence du KKL-JNF sera partagée entre le Likud et la faction Mizrachi.

Le parti centriste Kakhol lavan, présidé par le ministre de la Défense et Premier ministre en alternance Benny Gantz, pourra choisir le remplaçant de l’actuel président de l’Agence juive Isaac Herzog. Le parti Yesh Atid, qui faisait autrefois partie de Kakhol lavan, reçoit la vice-présidence du KKL-JNF, ce qui lui donne le contrôle de la commission des Finances et de l’important budget dont il dispose. Yesh Atid choisira également le président entrant du Mouvement sioniste.

Les grands perdants de cet accord de coalition initialement proposé – et finalement modifié – sont les groupes libéraux affiliés aux partis israéliens de gauche, les mouvements réformés et conservateurs, et Hatikvah, une liste d’éminents sionistes libéraux américains.

Les Juifs de la diaspora non orthodoxe constituent une grande majorité de la communauté juive mondiale, mais ils sont largement sous-représentés au Congrès sioniste mondial en raison de leur manque de participation aux primaires.

Des Juifs conservateurs prient dans la section préparée pour la prière pour les Femmes du mur à l’arche de Robinson, dans la Vieille ville de Jérusalem, le 30 juillet 2014. (Crédit : Robert Swift/Flash90)

Les Juifs de la diaspora non orthodoxe ont mis en garde contre le fossé qui se creuse et les éloigne des Juifs d’Israël, car le gouvernement israélien continue de compter uniquement sur le rabbinat orthodoxe pour la gestion des événements de la vie tels que les mariages ou les conversions religieuses. Les conséquences de cette situation ne sont pas seulement d’ordre sentimental : le grand rabbinat a le pouvoir de rejeter les demandes d’immigration ou d’annuler les mariages sur la base du statut religieux d’une personne.

La problématique avait atteint son apogée en 2016, lorsque le gouvernement israélien avait accédé aux demandes des Juifs progressistes qui souhaitaient construire un espace de prière égalitaire permanent dans la zone de l’arche de Robinson du mur Occidental – puis était revenu sur sa décision. Un espace temporaire a depuis été construit, mais il est fréquemment utilisé par les étudiants des yeshivot orthodoxes pour mener des offices non mixtes.

Selon Zvika Klein, correspondant du journal en hébreu Makor Rishon, le mouvement sioniste a toujours été toujours été à gauche de l’échiquier politique, et non religieux. Pendant de nombreuses années, les représentants de la droite et des partis religieux se sont sentis marginalisés, bien qu’ils aient toujours fait partie des coalitions.

David Yaari, vice-président de la Confédération générale des sionistes. (Autorisation)

« La composition actuelle du Congrès sioniste mondial pourrait… refléter le paysage politique en Israël, où plus de gens votent pour des partis conservateurs et plus religieux », a-t-il déclaré.

David Yaari, vice-président de la Confédération générale des sionistes, a déclaré que c’était exactement ce que sa faction cherchait à éviter lorsqu’elle a participé à la négociation de l’accord de dernière minute entre les deux parties violemment opposées.

« Nous ne voulions pas de que ce qui était menacé et imposé, en particulier à la diaspora – un accord unilatéral qui serait confirmé par la coalition et le camp de Netanyahu, et nous ne voulions pas que le monde juif ait le sentiment que ce qui se passe politiquement en Israël soit transposé et lui soit imposé », a déclaré Yaari au Times of Israël.

Interrogé sur les résultats du vote et les postes obtenus par le parti, un porte-parole de Yesh Atid a déclaré au Times of Israël que « nous serons partout où nous pourrons faire avancer nos valeurs et lutter contre la corruption ».

La JTA a contribué à cet article.

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