Corbyn dément avoir rendu hommage à un terroriste de Munich
Le chef du Labour britannique se défend en affirmant qu’il a été présent à une cérémonie commémorant, en Tunisie, les victimes d’une opération israélienne de représailles contre l’OLP
Jeremy Corbyn, le président du Labour britannique, a démenti lundi avoir rendu hommage en 2014 à l’auteur palestinien du massacre des athlètes israéliens en Allemagne en 1972.
Corbyn, qui a pris la tête du Labour en 2015, est un politicien de gauche dont le président du Conseil des représentants des Juifs britanniques pense que « la plupart des personnes de la communauté juive ne peuvent pas lui faire confiance », en raison des propos de Corbyn sur le Hamas et le Hezbollah, et de son échec à se pencher sur le discours antisémite de certains de ses soutiens.
Dimanche, le Sunday Times avait cité un éditorial écrit en octobre 2014 pour le Morning Star par Corbyn, dans lequel il racontait avoir assisté à une cérémonie en Tunisie « où des couronnes de fleurs étaient déposées […] sur les tombes de ceux tués en 1991 par les agents du Mossad à Paris ».
Ces propos ont poussé à penser que Corbyn, dont le parti se présente aux élections générales du 8 juin contre le parti conservateur actuellement au pouvoir, avait honoré la mémoire d’Ateif Bseiso, qui dirigeait les renseignements de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et a été impliqué dans le meurtre des athlètes israéliens pendant l’opération terroriste du groupe Septembre noir de 1972 à Munich. Bseiso a été tué à Paris en 1992.
Le porte-parole de Corbyn a cependant dit à Jonathan Arkush, le président du Conseil des représentants des Juifs britanniques, que « Jeremy Corbyn condamne le massacre de Munich et ses auteurs, et ce à quoi il a assisté n’avait rien à voir avec le criminel Atef Bseiso, mais était un évènement qui commémorait l’attentat de 1985 au siège de l’OLP », a indiqué le Conseil lundi.
« Bien que d’un ordre différent, cela reste un sujet de préoccupation », a ajouté le Conseil dans un communiqué, racontant que l’opération israélienne de 1985 « était en représailles aux meurtres initiés par l’OLP de 15 civils israéliens dans des attentats terroristes palestiniens le mois précédent. »
Corbyn, a ajouté le Conseil, « s’est déjà trouvé trop souvent à des rencontres avec des individus et des organisations terroristes, ce qui a pour effet secondaire d’accorder une légitimité à leur violence. Cette nouvelle révélation s’inscrit dans ce schéma troublant. »
Corbyn a déclaré l’année dernière qu’il regrettait d’avoir dit, pendant un discours au Parlement, que le Hezbollah et le Hamas étaient ses amis.