Corbyn rejette l’accusation que le Labour serait une menace pour les Juifs
Le chef de l’opposition britannique a finalement abordé le problème des accusations répétées selon lesquelles il n’aurait pas fait grande chose pour solutionner la situation

Vendredi, Jeremy Corbyn, le chef du parti Travailliste, a promis d’éradiquer l’antisémitisme qui sévit au sein de son parti, tout en rejetant les accusations de la communauté juive britannique selon lesquelles la possibilité de voir le parti arriver au pouvoir constituait une « menace existentielle » pour les Juifs.
On pensait que Corbyn allait s’exprimer devant la communauté juive, mais, au final, il a publié une lettre dans le journal The Guardian intitulée « J’éradiquerai les antisémites du parti Travailliste – ils ne parlent pas en mon nom ».
Il répond aux accusations croissantes selon lesquelles son parti serait un nid d’antisémites et que, s’il n’en est pas un lui-même, il n’a pas fait grand chose pour les arrêter.
« Eradiquer l’antisémitisme du parti une bonne fois pour toute et reconstruire un lien de confiance sont des priorités », a-t-il écrit.
Il a nié catégoriquement l’idée que le parti constituait une menace pour les Juifs britanniques, qualifiant l’affirmation « de rhétorique exagérée qui peut refaire surface au cours de débats politiques sensibles ».
« Je n’accepterai pas l’idée, même l’espace d’une seconde, qu’un gouvernement travailliste représenterait une menace, sans parler d’une ‘menace existentielle’, à la vie juive en Grande-Bretagne, comme trois journaux juifs ont pu l’affirmer récemment », a-t-il écrit.
Il a cependant promis de prendre au sérieux les inquiétudes des juifs.
« Je reconnais qu’il y a un réel problème que le parti Travailliste s’efforce de régler. Et j’accepte l’idée que, si une partie de notre communauté nationale se sent menacée, inquiète et vulnérable, non seulement cela doit être sérieusement pris en compte, mais il faut aussi nous assurer que nous apportons des réponses à ces craintes », a-t-il ajouté.
Son article a été critiqué par le Mouvement Travailliste juif, qui a demandé des actions, pas seulement des mots.
« Aujourd’hui, à part un énième article regrettant une situation dont le parti lui-même est reponsable, rien n’a changé. Il n’y a plus aucune confiance. Nous demandons une fois de plus des actions, pas des mots », a déclaré le JLM dans un communiqué.
La pression s’est intensifiée sur Corbyn après une série de scandales antisémites impliquant aussi bien des membres du parti que lui-même.