Courbevoie : les parents de l’enfant juive violée donnent de ses nouvelles
La famille dit vouloir déménager et redit l'urgence de traiter la question de l'antisémitisme en France
« Elle a encore des cauchemars la nuit, elle a des flash-back, donc elle a du mal à dormir », explique le père de l’adolescente au micro de BFMTV. « Avoir été séquestrée dans un endroit pendant une heure et demie, avoir été battue, avoir été injuriée, violée, tout cela ne peut que laisser des traces sur sa psyché ».
« Que ça tourne dans sa tête en permanence, c’est une évidence », ajoute-t-il.
Dans une interview anonyme, les parents de la jeune fille de 12 ans reviennent sur le viol à caractère antisémite dont a été victime leur fille le 15 juin dernier.
Pour rappel, deux adolescents de 13 ans avaient été mis en examen et placés en détention provisoire pour des faits d’une extrême gravité : « viol » et « agression sexuelle » commis avec « violences et injures aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion ».
Un troisième adolescent a également été mis en examen sous le statut de témoin assisté pour « atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation » et « transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel ». Il est accusé d’avoir filmé la scène.
La jeune fille a par ailleurs été la cible de menaces de mort réitérées et de propos antisémites, sa religion juive ayant été la raison avancée par ses agresseurs des violences qu’elle a subies.
Suite à sa prise en charge par les secours et la police, elle a reçu un traitement médicamenteux lourd, et est depuis suivie sur le plan psychologique. « Ce qu’il faut, c’est construire, guérir, avancer. C’est ce qu’on essaie tous de faire, toute la famille ensemble », déclare la mère.
Les parents ont donc décidé de déménager et de trouver à leur fille un nouveau collège « où elle sera bien ».
Le drame s’inscrit dans un contexte de montée générale de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre, une situation sur laquelle les parents de l’adolescente ont également voulu alerter.
« On souhaiterait justement que ce qu’il s’est passé ne soit pas pour rien, non seulement pour notre fille mais de façon générale, que ça éveille quelque chose dans notre société pour dire ‘stop, il y a un vrai problème ici’ […] En ce moment, c’est très clair que l’antisémitisme, c’est urgent de traiter la question », a exprimé la mère.
Elle conclut : « On est toujours dans le questionnement de comprendre pourquoi une telle haine existe dans notre société et comment ces garçons ont été entraînés dans cette haine ».