COVID-19 : Des écoles juives brésiliennes ferment
Les 120 000 Juifs du pays d'Amérique latine prennent des mesures préventives en dépit du très faible nombre d’infections dans le pays jusqu’à présent

RIO DE JANEIRO (JTA) – La plus grande communauté juive du Brésil ferme ses établissements scolaires pour tenter de stopper la propagation du coronavirus mortel, en dépit du très faible nombre d’infections dans le pays jusqu’à présent.
Les autorités de Rio de Janeiro ont annoncé vendredi la fermeture des écoles pour sept jours et celles des théâtres, salles de concerts et stades pendant deux semaines face à la progression de l’épidémie de coronavirus. Selon le maire de cette métropole du Brésil, Marcelo Crivella, ces mesures entreront en vigueur lundi.
Sao Paulo abrite la moitié des 120 000 Juifs du Brésil. Son école Beit Yaacov, la seule institution juive bilingue du Brésil où les familles paient en moyenne 2 000 dollars par élève par mois, proposera des cours en ligne à partir de lundi, de même que l’établissement Alef Peretz.
Les deux établissements scolaires précisent ne pas compter de cas de coronavirus parmi leurs étudiants ou leur personnel.
« Cette mesure vise à prévenir une épidémie dans notre communauté », lit-on dans le message d’Alef Peretz.
Abritant le premier patient atteint du coronavirus d’Amérique latine, le Brésil a enregistré 100 cas sur une population comptant plus de 210 millions d’habitants. Par ailleurs, le chef du service de presse du président brésilien Jair Bolsonaro, Fabio Wajngarten, qui est juif, a été testé positif au coronavirus. Wajngarten avait rencontré la semaine dernière le président américain Donald Trump.
Selon le dernier bilan des autorités sanitaires, le Brésil compte désormais 98 cas de Covid-19, et aucun décès. La majorité de ces cas sont concentrés dans les Etats de Sao Paulo (56) et Rio (16).
L’établissement Alef Peretz est situé à l’intérieur du Club Hebraica, un complexe de plus de 5 000 m2 qui comprend plusieurs gymnases, des piscines, des courts de tennis, un spa, des théâtres, des bibliothèques, des restaurants, des salles de bal, des agences bancaires et une synagogue.
« Il n’y a aucune raison de paniquer », a déclaré le président du Club Hebraica, Daniel Bialski, à la Jewish Telegraphic Agency. « Nos activités n’ont pas été arrêtées. Nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus chez nos partenaires ou habitués. Nous avons plus de 18 000 membres et nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus parmi nos participants. »
À Rio de Janeiro, les externats juifs ont annoncé qu’ils se préparaient à une décision de l’État de fermer bientôt toutes les écoles publiques et privées. L’école, Eliezer Max, a créé un comité de parents, incluant des médecins, pour conseiller sur la manière dont l’école peut répondre aux épidémies de coronavirus et de rougeole dans la ville.
Pendant ce temps, la synagogue locale de la branche Habad Loubavitch a publié une note officielle signée par son envoyé principal, le rabbin Yehoshua Goldman, déclarant que « la panique et le désespoir ne sont pas juifs », tout en ajoutant les mesures que la communauté peut prendre pour rester en sécurité.
Le mémo comprend de nouvelles règles – commençant par « Pas de baisers, pas de câlins, pas de main dans la main » – qui reflètent un changement marqué dans la culture latine où le contact physique fait partie de la vie du quotidien.
Le gouverneur de l’Etat de Rio, Wilson Witzel, a annoncé pour sa part dans une vidéo « la suspension pendant quinze jours des événements et activités, y compris ceux qui ont déjà été autorisés, impliquant des regroupements de personnes, tels que les événements sportifs, spectacles, foires, événements scientifiques, meetings politiques ou manifestations dans des lieux ouverts ou fermés ».
Les visites aux parloirs des prisons sont également suspendues.
Dans l’Etat de Rio, la fermeture des classes sera de quinze jours, contre sept jours dans la ville de Rio.
« Le virus se transmet très rapidement lorsqu’il y a des rassemblements. En évitant les rassemblements, nous éviterons une crise aiguë et nous aurons les conditions pour soigner les personnes infectées », a déclaré Wilson Witzel.
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