COVID-19 : l’application de suivi des contacts, HaMagen, a été mise à jour
La première version présentait de multiples erreurs ; la nouvelle, lancée par le ministère de la Santé, utilise Bluetooth pour améliorer l'exactitude
Le ministère de la Santé a annoncé lundi qu’une nouvelle version de son application de suivi des contacts dans le cadre de la pandémie de coronavirus était dorénavant prête, avec de nombreuses nouvelles fonctionnalités qui, a-t-il ajouté, aideront à améliorer sa précision et son exactitude.
Le suivi épidémiologique – ou des contacts – reste un instrument déterminant pour éviter que la COVID-19 ne se répande. Il s’agit essentiellement d’enquêter pour identifier et envoyer en auto-quatorzaine toutes les personnes exposées à des malades avant même qu’elles ne soient diagnostiquées, rompant ainsi la chaîne de propagation.
La première version de HaMagen (Le bouclier), qui avait été rendue publique au mois de mars, fonctionnait en suivant les usagers via le GPS installé sur le téléphone, en associant les déplacements faits par les individus (dont les détails sont stockés sur le téléphone plutôt que partagés avec le gouvernement de manière à alléger les inquiétudes liées à la confidentialité) avec les données épidémiologiques des cas de COVID-19 connus.
Toutefois, certains usagers ont exprimé leur scepticisme concernant l’utilité de l’application après avoir reçu des faux positifs et ils ont mis en doute l’affirmation faite par le ministère que cette dernière permettrait de « stopper la propagation de la maladie et de protéger ceux qui nous sont les plus proches ».
Un utilisateur a confié au Times of Israel avoir reçu des faux positifs à quatre reprises.
Dans une publicité pour la nouvelle version de l’application, le ministère affirme qu’elle aidera les utilisateurs à « retrouver une vie normale ».
Selon le ministère, l’intégration de Bluetooth dans l’application HaMagen 2.0 permet aux téléphones des usagers qui l’ont téléchargée de s’identifier les uns les autres, diminuant significativement le risque d’erreur.
La nouvelle version donne la possibilité aux malades atteints par le coronavirus de partager leurs données de géolocalisation afin de contribuer aux enquêtes épidémiologiques du ministère de la Santé.
Appelant les Israéliens à télécharger massivement l’application, le ministre de la Santé Yuli Edelstein a vanté ses capacités, disant que les utilisateurs pourront, grâce à elle, « protéger leur santé, la santé de leurs proches et la santé de tous les citoyens d’Israël ».
HaMagen 2.0, est « un petit pas pour le citoyen mais un bond de géant pour l’Etat », a-t-il dit.
Evoquant avec le Times of Israel, au mois d’avril, la version initiale de l’application, Rona Keiser, responsable de l’information au sein du ministère de la Santé, avait reconnu que le GPS avait ses failles et elle avait annoncé que le ministère travaillait sur une nouvelle révision de l’application incorporant la technologie Bluetooth.
Une application utilisant à la fois le GPS et Bluetooth serait « bien plus exacte », avait-elle dit.
Les initiatives de suivi des contacts plus traditionnelles entreprises par le ministère ont été critiquées, avec des informations établissant que son système d’enquête épidémiologique sur les personnes infectées avait été largement devancé par la vitesse de propagation du virus.
Au sein de l’Etat juif, il y a un épidémiologiste pour environ 300 000 personnes. Le ministère de la Santé cherche actuellement à renforcer son équipe de manière à passer à un taux d’un épidémiologiste pour 30 000 personnes mais, même s’il doit parvenir à atteindre son objectif, le pays resterait encore largement à la traîne derrière de nombreuses nations dans le monde, selon les chiffres qui ont été révélés au début du mois par la Douzième chaîne.
Face à la difficulté de maintenir le suivi des contacts, le gouvernement a récemment réintroduit un programme de surveillance controversé mis en oeuvre par le service de sécurité du Shin Bet, qui identifie ceux qui ont été exposés au virus en utilisant des moyens numériques pour retracer les déplacements des patients avant qu’ils n’aient été diagnostiqués en utilisant les données issues des téléphones cellulaires.