COVID : « Le variant infernal », qui se propage très vite, pourrait ébranler Israël
La souche XBB.1.5, qui domine aux USA suite au doublement du nombre de cas en une semaine, pourrait rapidement arriver en Israël. Les doses de rappel des vaccins sont conseillées
Les experts COVID du monde entier suivent avec inquiétude la propagation extrêmement rapide, aux Etats-Unis, du variant XBB.1.5.
Il n’existe pas encore de cas confirmés en Israël.
Mais 41 % des cas américains sont désormais répertoriés comme relevant du variant XBB.1.5, avec un doublement du nombre de cas en l’espace d’une semaine seulement, ce qui en fait le variant dominant.
Compte tenu des nombreuses connexions entre les États-Unis et Israël, on s’attend à ce que ce nouveau variant arrive très prochainement sur le sol israélien.
Si cela se confirmait, cela pourrait sérieusement remettre en cause la relative accalmie dont jouit actuellement le pays sur le front du COVID, avec un millier de nouveaux cas confirmés par jour et une baisse des décès et cas graves.
On n’a rien vu de comparable au variant XBB.1.5 depuis fin 2021, explique l’immunologiste Dr Yariv Wine, de l’Université de Tel Aviv.
« Il semble se propager plus rapidement que tout autre variant depuis l’arrivée d’Omicron en novembre 2021, qui s’est propagé rapidement début 2022 », ajoute Wine. « Les virologues parlent de ‘variant infernal’ parce qu’il est extrêmement transmissible. »
Le Dr Eric Feigl-Ding, épidémiologiste et chef du groupe de travail sur les risques COVID au New England Complex Systems Institute, parle lui de
« super variant ».
Mutation d’Omicron, XBB.1.5 semble se propager plus rapidement que tous les autres variants en raison de sa plus grande capacité à se fixer aux cellules humaines.
« C’est la partie du virus par laquelle il s’arrime aux cellules humaines qui a muté », explique Wine. « Pour infecter efficacement les humains, le virus doit s’arrimer aux cellules, et XBB.1.5 semble le faire particulièrement bien. »
Il tempère toutefois ses propos, indiquant que la rapidité de propagation du variant pourrait avoir été surestimée, au vu des statistiques américaines, établies à l’issue de la période des fêtes – Noël et Jour de l’An – au cours de laquelle les rassemblements et contacts sont plus élevés que la normale.
Rien ne permet à ce stade de dire si ce variant est plus grave que d’autres, ou s’il implique des symptômes différents, ajoute Wine, qui précise : « Nous avons une boîte à outils pour faire face à cela, avec les vaccins bivalents. »
Il s’agit de vaccins modifiés pour mieux répondre aux différents variants, disponibles dans de nombreux pays, dont Israël.
Le New England Journal of Medicine a récemment publié un article concluant que « les personnes ayant reçu une dose de rappel bivalente contenant le variant BA.5 avaient une meilleure activité neutralisante contre tous les sous-variants d’Omicron », comparées aux personnes ayant reçu des vaccins réguliers.
« Il semble que la dose de rappel bivalente offre une meilleure protection contre tous les variants d’Omicron. Et bien que nous ne sachions pas encore comment elle se comportera contre ce dernier variant, il n’y a aucune raison de penser que ce sera différent, » ajoute Wine.
Les vaccins n’empêchent pas l’infection, mais ils en limitent la gravité.
« Si des personnes vulnérables n’ont pas reçu de doses de rappel ces quatre derniers mois, je leur conseille de se faire vacciner avec cette dose de rappel bivalente », conclut-il.
« Cela contribuera à réduire le nombre de cas graves. »