Création d’un groupe de travail pour tenter de nationaliser le KKL
La décision intervient car l'organisation aurait renoncé à transférer la majorité de ses revenus au gouvernement afin de conserver ses exonérations fiscales
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné jeudi la création d’un groupe de travail pour nationaliser Keren Kayemeth LeIsrael (le Fonds national juif JNF/KKL), car il considère que l’organisation a renoncé à respecter un compromis dans le cadre duquel l’organisation avait accepté de transférer la majorité de ses revenus au gouvernement.
La décision intervient après que Netanyahu a appris que le KKL s’était retiré d’un accord conclu avec l’Etat dans lequel l’organisation devait verser 1,8 milliard de shekels sur deux ou trois ans à l’Etat en échange de son statut qui lui permet de bénéficier d’exemption fiscale, a signalé la radio de l’armée.
Netanyahu a également appelé à l’adoption immédiate d’une loi qui obligerait le KKL à payer 65 % de ses revenus, en échange d’une exonération fiscale jusqu’en 2023. La législation a été mise de côté après l’accord conclu entre les parties le mois dernier.
Le KKL a affirmé qu’il ne s’est pas retiré de l’accord et a critiqué la décision de Netanyahu de vouloir nationaliser l’organisme propriétaire des terres.
« Je considère que la position du Premier ministre est sérieusement problématique, à cause des mensonges que lui a présentés Shai Babad (le directeur général du ministère des Finances) », a déclaré le directeur-adjoint du KKL, Arnon Feldman.
Pour sa part, Babad a déclaré que « les insultes personnelles ne rapporteront pas les 1,8 milliard de shekels qui ont été pris à la
population ».
« Le Fonds national juif a violé l’accord avec l’Etat de manière flagrante à trois reprises, et par conséquent le Premier ministre a décidé de faire avancer la législation », a ajouté Babad.
Le mois dernier, le KKL a déclaré qu’il gèlerait des milliards de shekels de financement destinés aux autorités locales et aux programmes de développement le temps d’évaluer la législation.
Malgré le soutien de Netanyahu et de Kahlon, le projet de loi compte plusieurs opposants influents, dont Haim Katz (Likud), ministre de la Santé et des Affaires sociales, Uri Ariel (HaBayit HaYehudi), ministre de l’Agriculture, et Bezalel Smotrich (HaBayit HaYehudi).
Le KKL possède 13 % de toutes les terres du pays et rapporte quelque 10,4 milliards de shekels par an, la plupart provenant de la vente de terres.
Fondé en 1901, il a acheté des terres et fondé des implantations sur lesquelles Israël a été établi en 1948.
Célèbre pour avoir planté des centaines de millions d’arbres en Israël, le groupe à but non-lucratif se concentre également sur la récupération des terres et le développement des communautés hors du centre d’Israël.
En janvier, le contrôleur de l’état Yossef Shapira a publié un rapport critiquant le KKL qu’il a décrit comme une organisation faisant preuve de peu de transparence, qui pourrait mal gérer des fonds et agirait selon des conflits d’intérêts.
Ce rapport, le tout premier sur le Fonds national juif du contrôleur de l’état, a concentré une grande partie de son attention sur les conflits d’intérêts présumés et le manque de supervision de la branche opérationnelle de l’organisation, l’administration du développement du territoire.
A LIRE : Les dissensions entre le gouvernement et le Fonds national juif