Dans ses derniers jours, Saddam a jardiné et écouté Mary J. Blige
Un nouveau livre explore le quotidien du dictateur irakien alors qu'il passait en jugement pour crimes de guerre dans une prison américaine

Lors de ses derniers jours, l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein aimait jardiner et écouter l’artiste américaine de hip-hop Mary J. Blige, selon un nouveau livre consacré aux soldats américains qui ont eu la charge de garder l’ancien tyran jusqu’à son exécution.
Le livre en anglais de Will Bardenwerper, « The Prisoner in His Palace: Saddam Hussein, His American Guards, and What History Leaves Unsaid,” qui s’intéresse aux détails encore inconnus de l’histoire vécue entre Saddam et ses gardiens, explore la relation du groupe issu de la police militaire américaine et chargé de surveiller le leader irakien alors qu’il était poursuivi en justice pour crimes de guerre avec l’ancien tyran.
Hussein avait été capturé par les forces américaines en 2003, et jusqu’à son exécution – trois ans plus tard – il avait été placé sous la garde d’une unité de la police militaire qui s’était donnée le nom de ‘Super-Twelve’ (les super-douze).
Bardenwerper explique que les gardiens américains avaient été finalement amenés à apprendre à connaître le dictateur irakien et qu’ils avaient découvert avec surprise un homme agréable qui appréciait les plaisirs simples durant sa captivité.
Les gardes se souviennent ainsi de lui assis d’un air heureux dans sa petite cellule ou dans le patio extérieur. Hussein se rendait régulièrement sur un petit carré de terre qu’il appelait son jardin et où il fumait des cigares cubains qu’il avait stockés dans un conteneur de lingettes humides. Ils se rappellent qu’il aimait monter sur un vieux vélo d’exercice qu’il appelait son « poney ».

Les gardes évoquent aussi les habitudes alimentaires peu usuelles de Saddam. Non seulement l’ex-leader irakien avait un faible pour les sucreries, mais il était également connu pour être un mangeur exigeant.
Il aimait avoir son omelette méticuleusement agencée sur son assiette, selon Bardenwerper. « Si un aliment était imparfait, comme une omelette qui n’était pas d’un seul tenant, il refusait de la manger. »
Il aimait également écouter la radio lorsqu’il était en captivité. « Il s’arrêtait toujours sur le canal où était diffusée une chanson de Mary J. Blige », raconte Bardenwerper.
Hussein avait évoqué auprès de ses gardiens son statut de père et sa vie familiale. Il leur avait ainsi confié comment il avait mis le feu à des centaines de voitures de luxe appartenant à son fils Uday pour le punir d’avoir assassiné plusieurs personnes dans un night-club.
« Éclatant de rire, l’ancien dictateur s’est souvenu combien il avait observé le brasier avec jubilation », écrit Bardenwerper.
Mais Bardenwerper reste quelque peu sceptique sur l’authenticité des confidences de Hussein.
« Je pense que c’est le genre de question à un million de dollars : A quel point était-ce une manipulation ou un acte élaboré et jusqu’à quel point était-ce un lien humain authentique qui s’était développé entre ces groupes de personnes ? » s’est interrogé Bardenwerper dans les colonnes du New York Post ce week-end. « Et finalement, je ne sais pas si on peut répondre à cette question ».