David Stern, survivant d’un attentat terroriste, être en vie est « un miracle »
S’exprimant depuis son lit d’hôpital, l'Israélo-Américain dit avoir ralenti pour céder le passage à un piéton, qui a ensuite tiré sur lui
L’israélo-américain David Stern, grièvement blessé par balle dimanche lors d’un attentat terroriste palestinien, a déclaré mardi que c’était un vrai « miracle » qu’il soit parvenu à riposter et à survivre à l’attaque.
Habitant de l’implantation d’Itamar dans le nord de la Cisjordanie, la victime a expliqué qu’il se trouvait avec sa femme sur la route 60, dans la ville palestinienne de Huwara, en route vers Jérusalem, lorsqu’il s’est arrêté pour céder le passage à un piéton, qui a dégainé une arme à feu et a fait feu sur eux.
« J’avais remarqué qu’il tenait une de ses mains d’une manière étrange », se souvient Stern depuis son lit d’hôpital.
« Je me suis immédiatement saisi de mon arme de poing, le terroriste s’est tourné vers nous et nous avons tiré, presque simultanément. »
Ex-Marine américain, Stern explique qu’après avoir tiré une dizaine de balles sur son agresseur, ce dernier avait pris la fuite.
Stern a parcouru quelques centaines de mètres, avant de s’arrêter et de se prodiguer les premiers secours avant l’arrivée des urgences.
Il a été admis dans un état grave à l’hôpital Beilinson de Petah Tikvah.
Ses blessures ont rapidement été réévaluées de modérées à graves.
Son épouse a elle aussi été hospitalisée en raison du choc. Elle n’a pas été blessée par les coups de feu.
Mardi Stern a remercié Dieu, ainsi que le peuple israélien, « pour ses prières et son soutien ».
Il a demandé au gouvernement de réintroduire des points de contrôle militaires dans les environs, ajoutant : « On ne peut pas continuer comme ça. C’est un miracle que nous ayons survécu à l’attaque, mais que se passera-t-il la prochaine fois ? »
Par le passé, l’armée israélienne tenait un poste de contrôle à la sortie nord d’Huwara, à proximité de l’entrée de la ville palestinienne de Naplouse.
L’attentat au cours duquel Stern a été blessé s’est produit trois semaines exactement après celui qui a coûté la vie à deux jeunes frères israéliens, abattus alors qu’ils passaient par Huwara en voiture.
À la suite de cette attaque, des résidents d’implantations avaient organisé une émeute dans la ville, incendiant des maisons et des véhicules.
Dans une ville voisine, un Palestinien était abattu dans des circonstances toujours peu claires.
Huwara est depuis longtemps une véritable poudrière en Cisjordanie, car c’est l’une des seules villes palestiniennes dans laquelle les Israéliens circulent régulièrement pour se rendre dans les implantations.
Il est prévu de construire une route pour pouvoir contourner Huwara, mais les travaux ont été interrompus.
Le précédent attentat, le 26 février, avait eu lieu au moment où Israéliens, Palestiniens, Américains, Égyptiens et Jordaniens s’étaient réunis à Aqaba pour évoquer les moyens de rétablir le calme dans la région.
La fusillade de dimanche a eu lieu le jour d’une réunion de même nature à Charm el-Cheikh, juste avant le ramadan – période ô combien sensible qui commence jeudi.
Les attentats palestiniens en Israël et en Cisjordanie ces derniers mois ont fait 15 morts, quasiment tous israéliens, dont des enfants, et plusieurs blessés graves.
On estime à 85 au moins le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l’année, la plupart lors d’attentats ou d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Toutefois, un certain nombre de civils ont également trouvé la mort, dans des circonstances qui font toujours l’objet d’une enquête.