Débarquement : Philippe associe aux commémorations les soldats allemands tués
"En 1944, ils étaient les soldats ennemis. Aujourd’hui, eux aussi reposent près d’ici" et "leurs petits-enfants [...] sont aussi nos amis", a dit le Premier ministre à Juno Beach
Le Premier ministre français Édouard Philippe a associé jeudi la mémoire des soldats allemands tués lors du Débarquement en Normandie, à l’occasion des commémorations du 75e anniversaire du 6 juin 1944.
« Aucun peuple européen n’oubliera le sacrifice des soldats américains, canadiens, britanniques, australiens, néo-zélandais, polonais, belges, tous ceux qui ont traversé les terres et les mers pour notre liberté », a déclaré le chef du gouvernement français, qui présidait la cérémonie internationale à Courseulles-sur-mer (Calvados) en fin de journée.
« Et nous n’oublions pas non plus les jeunes Allemands tombés sur ces plages. En 1944, ils étaient les soldats ennemis. Aujourd’hui, eux aussi reposent près d’ici. Et leurs enfants, ou leurs petits-enfants, ne sont pas seulement nos alliés, ils sont aussi nos amis », a-t-il souligné.
Angela Merkel, invitée lors du 70e anniversaire en 2014, n’était pas présente cette fois-ci. Lors de la cérémonie jeudi, un jeune Allemand a lu un texte comme d’autres jeunes, représentants eux les nations alliées.
C’est la première fois que la cérémonie internationale commémorant le « Jour J » était organisée à Juno Beach, le secteur où on débarqué les Canadiens le 6 juin 1944.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui avait écrasé des larmes plus tôt dans la journée en rendant hommage aux soldats canadiens, était à nouveau présent jeudi en fin de journée.
Si le monde actuel est largement « l’héritage » des vétérans du Jour J, « c’est maintenant à nous de bâtir un monde digne de ceux qui ont tant sacrifié il y a 75 ans (…) que ce soit en incarnant les valeurs pour lesquelles ils se sont battus, en multipliant les liens d’amitié ou en jouant un rôle actif sur la scène mondiale », a-t-il affirmé.
Les États-Unis étaient représentés par la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.