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Début des patrouilles turco-russes dans le Nord-Est de la Syrie

La Turquie veut créer une "zone de sécurité" le long de sa frontière pour la séparer des YPG, qu'elle qualifie de "terroristes" mais qui sont alliées dans la lutte contre l'EI

Des soldats turcs et des combattants syriens soutenus par la Turquie sur un tank de l'armée turque à proximité du village turc d'Akcakale le long de la frontière avec la Syrie, le 11 octobre 2019, alors qu'il se préparent à prendre part à un assaut mené par la Turquie dans le nord-est de la Syrie.
(Bakr ALKASEM / AFP)
Des soldats turcs et des combattants syriens soutenus par la Turquie sur un tank de l'armée turque à proximité du village turc d'Akcakale le long de la frontière avec la Syrie, le 11 octobre 2019, alors qu'il se préparent à prendre part à un assaut mené par la Turquie dans le nord-est de la Syrie. (Bakr ALKASEM / AFP)

Des militaires turcs et russes ont commencé vendredi à patrouiller conjointement dans le Nord-Est de la Syrie aux termes d’un accord qui a mis fin à une offensive d’Ankara contre les forces kurdes syriennes, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les patrouilles ont débuté à environ 09H00 GMT dans un village de la région de Dirbassiyeh, a constaté le correspondant de l’AFP depuis le côté turc de la frontière où l’armée turque a emmené des journalistes pour couvrir l’événement.

Les soldats, à bord d’une dizaine de véhicules militaires turcs et russes se sont dirigés vers l’est de Dirbassiyeh pour patrouiller dans une bande de territoire longue de plusieurs dizaines de kilomètres, selon des sources militaires turques.

Aux termes d’un accord conclu le 22 octobre à Sotchi entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu’à mardi 15H00 GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

« Les premières patrouilles turco-russes conjointes avec des unités terrestres et aériennes sont en cours dans le Nord-Est de la Syrie conformément à l’accord de Sotchi », a confirmé le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

La Turquie entend mettre en place une « zone de sécurité » d’une trentaine de kilomètres de profondeur le long de sa frontière pour séparer celle-ci des YPG, qu’elle qualifie de « terroristes » mais qui sont alliées aux pays occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Confirmation de l’armée russe

A Moscou, l’armée russe a aussi confirmé le lancement des patrouilles.

« La patrouille comprend 9 véhicules blindés russes et turcs et la sécurité de la colonne est assurée par un BTR-82 (véhicule militaire blindé) de l’armée russe. L’itinéraire est de plus de 110 km », a précisé l’armée russe dans un communiqué.

L’accord avec la Russie ainsi qu’un autre conclu le 17 octobre avec les Etats-Unis ont permis l’arrêt d’une offensive que la Turquie avait lancée le 9 octobre contre les forces kurdes.

Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, en 2013. (Crédit : Kremlin.ru/CC BY 4.0/WikiCommons)

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait affirmé mardi que le retrait des combattants kurdes était terminé.

M. Erdogan a affirmé jeudi que la Turquie pourrait vérifier la réalité de ce retrait après le lancement des patrouilles conjointes avec les Russes.

A la faveur de sa dernière offensive, la Turquie, qui contrôlait déjà des pans entiers du Nord de la Syrie depuis deux précédentes opérations à l’ouest de l’Euphrate, a pu élargir sa présence à l’est du fleuve avec la mise en place prévue d’une « zone de sécurité » longue de 120 km et de 30 km de profondeur entre les localités de Tal Abyad et Ras al-Aïn dont elle a délogé les combattants des YPG lors de sa dernière offensive.

La présence de l’armée du régime syrien, appelée à la rescousse par les YPG, dans d’autres secteurs de la frontière, empêche toutefois Ankara d’étendre cette zone à quelque 450 km comme il en avait l’intention.

Mais aux termes de l’accord de Sotchi, Moscou s’est engagé à faire partir les YPG de ces secteurs en coordination avec l’armée syrienne pour les repousser à 30 km au moins de la frontière turque et à lancer des patrouilles conjointes avec l’armée turque sur une profondeur de 10 km en territoire syrien.

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