Décès de Shimon « Kushi » Rimon, figure du sud d’Israël, à l’âge de 84 ans
L’homme était connu pour s’être infiltré en Jordanie en 1959 et pour son auberge et zoo dans le sud d’Israël, sur la route d’Eilat
Journaliste
Shimon « Kushi » Rimon, ancien parachutiste d’élite de Tsahal, propriétaire du gîte et aire d’autoroute « Kushi 101″ et figure du sud d’Israël, est décédé lundi 4 décembre, ont rapporté la page Facebook de son auberge et la presse israélienne.
Né en 1939 à Tel Adashim, dans le nord d’Israël, son père a été assassiné par des émeutiers arabes avant sa naissance et sa mère est morte quelques mois plus tard de la tuberculose.
Son surnom « Kushi » (« Nègre ») lui aurait été donné car, selon lui, dès l’enfance, après avoir été adopté, le Juif yéménite qu’il était a côtoyé de nombreuses familles ashkénazes.
L’homme était devenu célèbre en 1959 quand, après avoir volé une Jeep et des uniformes de l’ONU, il a réussi à s’infiltrer avec un ami à Petra, en Jordanie, où ils ont visité les rochers rouges et d’où, surtout, ils en sont revenus vivants, contrairement à une douzaine d’autres jeunes Israéliens qui ont tenté le périple à l’époque et qui y ont trouvé la mort. À leur retour en Israël, ils ont été arrêtés par l’ONU puis jugés par un tribunal militaire israélien. Lors de son procès, Rimon a tenté de prouver qu’il était possible d’infiltrer les pays ennemis de manière créative. Il a été condamné à 16 mois de prison, ramenés à 6 mois grâce à l’intervention du Premier ministre de l’époque, David Ben Gourion.
Shimon Rimon a beaucoup voyagé dans les années 1970, et a notamment été arrêté, condamné et emprisonné en Allemagne pour trafic de drogue. Après quatre tentatives d’évasion, il a finalement été libéré en 1981 après 6 ans de prison.
Il a ouvert une cafétéria à son retour en Israël, devenue le site avec un gîte, un restaurant et un zoo pour lequel il était aujourd’hui connu.
Le lieu est situé à 101 kilomètres au nord d’Eilat sur la route 90, à proximité du moshav de Paran, dans le désert d’Arava, dans le sud d’Israël. Il continuera à être géré par sa famille, notamment par son fils Daniel. La plupart des voyageurs réguliers vers Eilat connaissent bien l’endroit, arrêt privilégié sur la route de la station balnéaire.
Le zoo qu’il avait créé sur place, avec de nombreux reptiles, dont un serpent à deux têtes, a connu un grave incendie en 2007 et a été définitivement fermé en 2017, quand l’Autorité de la nature et des parcs a confisqué tous les animaux sauvages du lieu : ils auraient été gardés de façon contraire aux exigences et conditions requises par la loi, et sans permis. Rimon a ainsi été soupçonné de négligence envers les animaux et de leur commerce illégale, ce qu’il a nié – il avait lancé une procédure de demande de compensation en 2022. En 2015, un python birman s’était échappé de sa cage et l’endroit avait été fermé pendant plusieurs jours en raison du danger. Le python a finalement été retrouvé mort au bout d’un mois.
Les dernières années de la vie de Shimon Rimon ont été marquées par un cancer et par d’autres problèmes judiciaires : son gite a longtemps abrité des machines à sous illégales, attirant les Bédouins de la région. Après une première saisie en 2001, les lieux ont à nouveau été perquisitionnés par la police en 2016. Des machines à sous, une importante somme d’argent, des munitions et une petite quantité de drogue ont aussi été saisis.
Il laisse derrière lui 13 enfants, issus de deux mariages. Il avait publié ses mémoires, Ani Kushi, en 1978.
Ses amis se souviendront de lui comme d’un homme accueillant, aimant, ouvert à l’autre (arabophone, il était ami avec de nombreux Bédouins de la région), passionné par les animaux et dévoué au lieu qu’il a créé.
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— משה ויסברג (@moshe_nayes) December 5, 2023