Décision de la CIJ : le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mercredi
La réunion a été demandée par Alger, "en vue de donner un effet exécutoire au prononcé de la Cour internationale de justice sur les mesures provisoires qui s'imposent à l'occupation israélienne"
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mercredi pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de « génocide » à Gaza, a annoncé la présidence française du Conseil.
La réunion, qui aura lieu mercredi à 16H00 GMT, a été demandée par l’Algérie, proche du groupe terroriste palestinien du Hamas, « en vue de donner un effet exécutoire au prononcé de la Cour internationale de justice sur les mesures provisoires qui s’imposent à l’occupation israélienne », avait indiqué plus tôt dans la journée le ministère algérien des Affaires étrangères.
La plus haute juridiction de l’ONU, saisie par l’Afrique du Sud qui estime qu’Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide émise après l’extermination de 6 millions de Juifs, a également demandé à Israël de prendre « des mesures immédiates » pour permettre la fourniture de l’aide « dont les Palestiniens ont un besoin urgent ».
La CIJ n’a pas appelé Israël à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Malgré tout, cette décision « envoie le message clair que dans le but d’atteindre tous les objectifs qu’elle fixe, il y a besoin d’un cessez-le-feu », a estimé vendredi l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne à l’ONU Riyad Mansour, qui a laissé entendre que le groupe arabe, représenté par l’Algérie au Conseil, allait pousser pour un texte demandant un tel cessez-le-feu dans une autre tentative.
« Alors attachez vos ceintures ! », a-t-il lancé à la presse en saluant la décision de la CIJ comme un « jour historique ».
« Si la CIJ décide d’un cessez-le-feu, le mouvement du Hamas le respectera tant que l’ennemi fera de même », avait assuré jeudi soir le Hamas dans un communiqué, qui cherche à tout prix un cessez-le-feu.
Depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU, profondément divisé depuis longtemps sur le dossier israélo-palestinien, n’a pu se mettre d’accord que deux fois sur une résolution, de nombreux projets de texte ayant été rejetés soit en raison de vétos américain, russe ou chinois, ou d’un nombre de voix insuffisant.
En décembre, après des négociations acharnées, il avait exigé l’acheminement « à grande échelle » de l’aide humanitaire à Gaza, mais sans appeler à un cessez-le-feu dont ne voulaient pas les Américains, malgré la pression internationale sur leur allié israélien.
L’attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes en Israël, majoritairement des civils dont la plus jeune était un bébé de 10 mois, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. 253 autres personnes ont été prises en otages par le Hamas et ses complices – le plus jeune n’avait pas 9 mois.
En riposte, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, et lancé une vaste opération militaire ayant fait 26 083 morts – un bilan invérifiable de manière indépendante.