Découverte en Galilée d’une lanterne en céramique rare et intacte, vieille de 1 500 ans
La petite lanterne d'argile mise au jour dans le parc national de Tzippori date des IVᵉ et VIᵉ siècles de l'ère commune et était probablement utilisée par la communauté juive florissante de la région
Une lanterne en céramique rare et presque intacte, vieille de 1 500 ans, a été récemment découverte lors de travaux de conservation dans le parc national de Tzippori, en Galilée, a annoncé dimanche l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA).
La petite lanterne ronde, datée de la période byzantine (du IVᵉ au VIᵉ siècle de l’ère commune), mesure seulement 18 centimètres de diamètre et 19 centimètres de haut. Elle pouvait être posée sur une surface plane ou suspendue. Elle présente une ouverture rectangulaire à l’avant, dans laquelle on pouvait placer une lampe à huile, et quelque 55 petites ouvertures ou « fentes lumineuses » autour du corps pour diffuser la lumière, selon le communiqué.
La lanterne est « relativement rare » parce qu’il est inhabituel de « trouver des lanternes complètes dans les fouilles », a déclaré le Dr. Dror Ben-Yosef, archéologue de l’INPA, dans le communiqué.
La lanterne a été fabriquée par un artisan qualifié et devait être un objet ménager très prisé, car « les récipients de lumière [bougies et lanternes] étaient profondément chargés » de significations rituelles, a déclaré Ben-Yosef.
Ces objets étaient également liés aux coutumes funéraires, ce qui a fait d’eux des objets symboliques « permettant d’exprimer des messages par le biais de décorations aux motifs culturels et religieux », a ajouté Ben-Yosef.
En raison de l’ancien lien juif avec la ville, où des centaines de familles et de dirigeants ont construit une nouvelle communauté après l’échec de la révolte de Bar Kochba au IIᵉ siècle de l’ère commune, « on peut supposer que la lampe a été utilisée par une communauté juive dans cette ville », a déclaré Ben-Yosef.
La lanterne récemment découverte a été remise à l’Autorité israélienne des antiquités pour un examen plus approfondi, et sera exposée au grand public à une date ultérieure, selon le communiqué.
Tzippori, également connue sous le nom de Sepphoris, était connue comme la « capitale de la Galilée » dans l’Antiquité. Elle était située au nord de Nazareth, à mi-chemin entre Haïfa et le lac de Tibériade. Au début du IIIᵉ siècle de l’ère commune, c’était le siège du rabbin Yehuda Hanassi, alias Juda le Prince, qui, avec le Sanhédrin, a commencé à compiler la Mishna, la loi orale juive mise par écrit.
Au milieu du IIIᵉ siècle, le siège du Sanhédrin s’est déplacé à Tibériade, mais Tzippori semble avoir continué à être un centre juif important. Pendant la période byzantine, la ville abritait une florissante communauté mixte, païenne, chrétienne et juive.
Le parc national de Tzippori, site touristique et de randonnée très fréquenté, abrite un parc archéologique qui met en valeur la ville de l’époque romaine et byzantine ainsi que les nombreuses découvertes qui y ont été faites, notamment une ancienne synagogue avec un sol en mosaïque sur le thème du zodiaque et une villa romaine avec une mosaïque représentant des scènes d’histoires sur le dieu du vin Dionysos.
Dans l’Antiquité tardive, le raisin était une culture importante dans la région et la vinification une industrie majeure. Il y a quelques années, deux pressoirs datant de l’époque byzantine ont été découverts dans une citerne souterraine à Tzippori.