Depuis les attentats de 2012, 300 familles ont quitté Toulouse
Plus de 10 000 juifs se sont envolés vers Israël depuis les attaques de 2012. Beaucoup font part d'une hausse de l'antisémitisme après les attentats
« Toulouse a été la ville française la plus touchée par les départs, il reste entre 12.000 et 15.000 Juifs» dans la Ville rose, selon Marc Fridman, vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Midi-Pyrénées, rapporte Le Figaro.
Le rythme de ces départs s’est accéléré depuis les attentats de 2012, dont la souvenir des victimes est aujourd’hui commémoré aujourd’hui à Toulouse. En présence du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, une grande cérémonie est organisée à l’école juive Ozar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah. Ensuite, un moment de recueillement avec énoncé de toutes les victimes est prévu près du Capitole.
A ce jour, 300 familles auraient émigré vers Israël. Parmi elles, les familles Cohen et Mardoukh, qui habitent aujourd’hui Tel-Aviv. Les deux se plaignent d’avoir été victimes d’insultes antisémites à Toulouse.
« Après l’attentat, régulièrement, nous avons été victimes d’insultes antisémites. Le samedi qui a suivi l’attentat on m’a lancé ‘on va continuer le travail de Merah et tous vous tuer’. Après cela, il m’était impossible d’imaginer un avenir pour ma famille à Toulouse. » explique M. Mardoukh au quotidien.
« Ici, c’est le paradis pour nous. Nous sommes en sécurité. Mes enfants vont à pied à l’école. Je ne me fais aucun souci pour eux. Ils peuvent vivre normalement. Ils sont plus libres qu’en France », confie Jean-Michel Cohen.
L’alyah depuis la France – un pays ayant 500 000 Juifs et qui, depuis le commencement des années 2000, a offert approximativement 2 000 nouveaux-arrivants par an à Israël – a augmenté très fortement au cours de l’année 2013 et après, avec le départ de plus de 3 000 Juifs.
L’année suivante, ce sont presque 5 000 personnes qui ont décidé de faire leur alyah, suivies par 8 000 l’année dernière et encore 5 000. Une baisse à recadrer dans un temps plus long, qui confirmera si la tendance générale est à la hausse depuis le début des années 2000, avec un pic en 2015, ou si depuis 2016 la tendance est à la baisse.