Deri réclame la fermeture des commerces de proximité à Tel Aviv durant Shabbat
Une mesure qui devrait attiser les tensions entre les populations laïques et religieuses ; elle ne concerne pas les stations-services ni trois lieux de divertissement très fréquentés
Dans le contexte de l’interruption des travaux de chemins de fer à Tel Aviv pendant Shabbat, et sans montrer de signe de faiblesse, Aryeh Deri, ministre de l’Intérieur a mis au point un plan pour contraindre à la fermeture de 160 magasins dans la ville qui, selon sa réputation, ne dort jamais.
Deri souhaite une fermeture générale pendant Shabbat de tous les commerces au cœur de la ville laïque, y compris les épiceries et les commerces de proximité, relate le quotidien Haaretz jeudi.
En signe de compromis, il a apparemment accepté d’autoriser l‘ouverture de certains lieux de divertissement et des zones commerciales. Parmi eux, le Port de Jaffa, le port de Tel Aviv, et le complexe de l’ancienne gare, ainsi que les stations-service qui font office de commerce de proximité.
Si cette mesure est contrecarrée, il présentera un projet radical, qui a déjà été rédigé, pour légiférer toute activité commerciale durant Shabbat dans tout le pays. Une source au ministère de l’Intérieur a confié à Haaretz qu’il prépare un projet qu’il ancrera dans « la législation primaire qui passera outre tous les arrêtés en la matière ».
Ce problème est une plaie purulente pour les ultra-orthodoxes depuis mars 2014. A cette époque, la municipalité de Tel Aviv a rédigé un arrêté après que la Cour Suprême lui a ordonné de remplacer ou de renforcer toutes les lois contre le commerce durant Shabbat.
Tel Aviv a suggéré une autorisation d’ouvrir pour 164 supermarchés et kiosques dont la superficie n’excède pas 500 m².
Cette mesure n’a jamais été approuvée par le ministère de l’Intérieur. Mais étant donné que le ministère n’a pas abandonné la proposition de loi dans les 60 jours prévus, la municipalité de Tel Aviv s’est résolue à donner le feu vert à ces 164 commerces.
L’implication de Deri est liée à la décision de la Haute-Cour, attendue pour les prochains mois, sur quatre pétitions soumises contre les arrêtés de Tel Aviv.
Une commission, présidée par Eli Gruner, directeur du cabinet du Premier ministre, présente trois propositions de lois.
L’une suggère d’approuver les arrêtés de Tel Aviv et d’autoriser les trois principales zones d’activités, ainsi que les 164 supermarchés et kiosques à ouvrir le samedi. La seconde envisage de réduire de 20 % le nombre de commerces autorisés à rester ouverts. La troisième prévoit de permettre l’ouverture des trois centres, ainsi que des stations-service et un nombre restreint de kiosques et supermarchés.
Les partis ultra-orthodoxes – Shas et YaHadout HaTorah – s’opposent à ces trois propositions et souhaitent que le gouvernement les rejettent avant même qu’elles n’atteignent la Cour Suprême.
Ils veulent avoir la possibilité de faire des exceptions au droit du travail et que la gestion des heures de repos soient retirée des autorités locales et confiées aux mains du ministère de l’Intérieur, relate le compte-rendu.
Le directeur général du ministère de l’Intérieur a apparemment déjà fait état de la position du ministère à Gruner, et des efforts sont mis en œuvre pour arriver à un compromis.
Une source chez Shas a été citée, rapportant que son parti quittera la coalition si les arrêtés de Tel Aviv venaient à être approuvés.