Des centaines de Gazaouis se rassemblent pour pleurer Soleimani
Les manifestants de la bande de Gaza ont défilé avec des photos du général iranien pendant qu'avaient lieu ses funérailles à Bagdad, brûlant des drapeaux américains et israéliens
Des centaines de Palestiniens de Gaza se sont rassemblés, samedi, pour pleurer la mort du général iranien Qassem Soleimani.
Les manifestants, dans la bande, sont descendus dans les rues en portant des photos du général au moment même où, à Bagdad, se déroulaient les funérailles de Soleimani avant le rapatriement de sa dépouille vers la République islamique.
Les groupes terroristes de Gaza et notamment les gouvernants du Hamas, qui contrôlent l’enclave, ont dressé une tente de deuil pour le général iranien tué.
Des centaines de personnes se sont réunies pour piétiner et brûler les drapeaux américain et israélien.
Ismail Radwan, haut-responsable du Hamas, a dit que l’élimination de Soleimani était « une perte pour la Palestine et pour la résistance ».
« Nous sommes loyaux envers ceux qui ont défendu la résistance et la Palestine et nous tenons l’administration américaine et l’occupation sioniste comme pleinement responsables des conséquences de ce crime déplorable », a-t-il ajouté, selon Reuters.
Khader Habib, du Jihad islamique, a déclaré : « Nous, la résistance palestinienne, avons organisé cette cérémonie de deuil pour condamner ce crime américain et pour le rejeter. Et nous le leur disons : S’ils pensent que ce crime arrêtera la résistance, qu’ils sachent que cela n’arrivera pas parce que nous suivrons les traces de nos martyrs contre l’hégémonie américaine. »
« C’est l’administration américaine qui a commis ce crime, qui sert les sionistes et qui était dans leur intérêt. Nous continuerons la résistance jusqu’à ce que nous ayons balayé la présence américaine de la région et jusqu’à la fin de l’occupation », a annoncé Habib.
Cela fait longtemps que l’Iran aide l’aile militaire du Hamas et la République islamique est considérée comme contrôlant, dans une certaine mesure, le Jihad islamique palestinien, deuxième groupe terroriste le plus important de Gaza.
Les leaders des deux groupes se sont rendus dans la tente de deuil.
Israël aurait mis en garde les organisations terroristes contre toute tentative de riposte contre l’élimination, par les Etats-Unis, de Soleimani.
Cet avertissement aurait été transmis via l’Egypte, selon des informations parues vendredi sur le site Walla.
Pour sa part, l’Etat juif convoquera le cabinet de sécurité dimanche suite aux menaces proférées par l’Iran, qui a juré de venger Soleimani – Téhéran a menacé les Etats-Unis et Israël.
Le Hamas, à la tête de la bande de Gaza, avait exprimé vendredi ses « condoléances sincères » aux dirigeants iraniens après la mort de Soleimani à Bagdad, la nuit précédente, et avait salué le soutien apporté par le général à la « résistance palestinienne » sans pour autant proférer de menace ouverte.
Le leader du groupe islamiste à Gaza, Yahya Sinwar, avait, dans le passé, salué les liens « forts, puissants et chaleureux » du Hamas avec Soleimani.
Cela fait des années que la République islamique livre aux groupes terroristes palestiniens des armes – roquettes, mortiers et missiles.
Le Front populaire pour la libération de la Palestine, un groupe terroriste de gauche, a clamé que la mort de Soleimani nécessitait une « réponse coordonnée, globale et continue de la part des forces de la résistance » contre « les intérêts sionistes et américains ».
La frappe américaine contre Soleimani survient dans un contexte d’efforts livrés pour négocier un cessez-le-feu à long-terme entre Israël et le Hamas, qui ont combattu trois guerres depuis que le groupe terroriste a pris le contrôle de Gaza en 2007. Le cabinet de sécurité israélien se serait réuni à deux occasions au début de la semaine pour débattre de cette proposition de trêve.
Selon la Douzième chaîne, des progrès majeurs ont été réalisés vers un accord depuis qu’Israël a tué Baha Abu al-Ata, commandant du Jihad islamique. Abu al-Ata était considéré comme un obstacle majeur à la conclusion d’un cessez-le-feu avec l’Etat juif dans la bande et, suite à son élimination, le Hamas s’est montré bien plus enclin à la signature d’un accord, a fait savoir la chaîne.
Contrairement à son approche habituelle, le Hamas s’était tenu à l’écart des combats qui avaient suivi l’élimination du chef du Jihad islamique et Israël s’était, de la même manière, abstenu de frapper le groupe.
Depuis plus d’un an maintenant, l’Egypte est un acteur déterminant de la négociation d’un accord de trêve informel entre l’Etat juif et les organisations terroristes de Gaza, notamment le Hamas.
La proposition de trêve comprend notamment la levée par Israël aux restrictions imposées aux mouvements des personnes et des biens depuis et vers Gaza. En échange, le Hamas s’engagerait à maintenir un calme relatif dans la région frontalière entre l’enclave côtière et l’Etat juif.