Israël en guerre - Jour 432

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Des chercheurs israéliens découvrent une nouvelle espèce d’abeilles

On connaît peu la Lasioglossum dorchini, trouvée dans le parc national de Nahal Alexander lors de recherches sur les moyens de réhabiliter les habitats dégradés par l'eucalyptus

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Une abeille se pose sur une fleur d'iris près de la ville de Zichron Yaakov dans le nord d'Israël, le 4 février 2017. (Nati Shohat/FLASH90)
Une abeille se pose sur une fleur d'iris près de la ville de Zichron Yaakov dans le nord d'Israël, le 4 février 2017. (Nati Shohat/FLASH90)

Des chercheurs qui étudient l’effet des eucalyptus sur les écosystèmes en Israël ont découvert et identifié une nouvelle espèce d’abeille, sur fond d’inquiétude quant aux dommages causés aux populations sauvages par la destruction des habitats et d’autres causes.

On sait encore peu de choses sur cette nouvelle espèce, baptisée Lasioglossum dorchini, mais les chercheurs prévoient de l’étudier pour en savoir plus sur son mode de vie et ses habitudes, a déclaré Yael Mandelik, entomologiste à l’Université hébraïque.

Elle a été trouvée par hasard par une étudiante en doctorat, Karmit Levy, dans le parc national du ruisseau Alexander, sur la plage de Bet Yannai, au nord de Netanya.

« Il semble être endémique à ce type d’environnement côtier, en particulier autour de l’Alexander », a déclaré Mandelik. « À ce stade, nous n’en savons pas beaucoup plus. »

L’espèce a été identifiée et décrite par Alain Pauly, un taxonomiste (classificateur d’espèces) de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles. Son nom a été donnée en l’honneur d’Achik Dorchin, conservateur de la collection nationale d’abeilles au musée d’histoire naturelle Steinhardt de l’université de Tel Aviv.

Lasioglossum dorchini. (Crédit : Alain Pauly, Revue belge d’entomologie)

Israël, situé à la jonction de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, avec des habitats allant du désert au maquis méditerranéen, abrite environ 1 100 espèces d’abeilles, sur les quelque 20 000 connues sur la planète.

Yael Mandelik du département d’entomologie de la faculté d’agriculture, d’alimentation et d’environnement de l’Université hébraïque. (Crédit : Université hébraïque)

Cependant, il n’y a jamais eu de suivi à long terme des populations d’abeilles, ce qui signifie qu’on ne sait pas si le pays connaît le même type de déclin des abeilles sauvages que celui observé aux États-Unis et en Europe.

Mandelik a déclaré au Times of Israël qu’il était probable que les populations locales d’abeilles sauvages aient décliné car elles sont elles aussi soumises aux effets néfastes qui déciment les populations ailleurs : destruction de l’habitat, pollution, pesticides et agents pathogènes.

Les abeilles sauvages pollinisent près de 90 % des espèces de plantes à fleurs sauvages dans le monde et complètent le travail des abeilles domestiques, qui pollinisent plus de 75 % des cultures vivrières et 35 % des terres agricoles mondiales.

Lasioglossum dorchini. (Crédit : Alain Pauly, Revue belge d’entomologie)

Israël a toutefois la chance de ne pas avoir souffert du syndrome d’effondrement des colonies, qui a décimé les ruches dans certaines régions d’Europe et des États-Unis.

La nouvelle espèce d’abeille sauvage a été découverte sur un terrain où l’Autorité israélienne de la nature et des parcs étudie l’impact des peuplements d’eucalyptus sur les écosystèmes de sable côtier afin de déterminer la meilleure façon de ramener la flore et la faune sauvages.

Les eucalyptus, originaires d’Australie, ont été plantés pour la première fois en Israël pour aider à assécher les marécages du pays naissant et sont aujourd’hui omniprésents.

Mais en plus de modifier les habitats ouverts en créant de l’ombre, ils sont également allélopathies, c’est-à-dire qu’ils sécrètent des substances biochimiques qui empêchent les plantes concurrentes de pousser à proximité.

Des arbres d’eucalyptus dans le désert du Néguev. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Il y a cinq ans, l’INPA et Aviv Avisar, doctorant à l’université de Tel Aviv, ont établi différentes parcelles de recherche : une parcelle témoin avec des eucalyptus existants, une parcelle avec une végétation sauvage qui n’avait jamais vu d’eucalyptus, une parcelle où les arbres d’eucalyptus ont été enlevés et où des fleurs sauvages ont été plantées et des graines semées, et une parcelle où les arbres d’eucalyptus ont été enlevés et où on a laissé la nature suivre son cours.

Les deux parcelles où les arbres ont été enlevés ont presque rattrapé la parcelle où il n’y a jamais eu d’eucalyptus, selon Mandelik, qui s’est concentrée avec Levy sur la réaction des abeilles et des autres pollinisateurs.

Des fleurs sauvages poussent sur une parcelle de recherche où les eucalyptus n’ont jamais poussé, dans le parc national de Nahal Alexander. (Crédit : Karmit Levy)
Des fleurs reviennent sur une parcelle dont les eucalyptus et la terre arable ont été retirés et où de nouvelles plantes et graines sauvages ont été introduites. (Crédit : Karmit Levy)

« Nous étudions les coûts et les avantages écologiques des différents traitements dans la mesure où ils ont pour effet d’attirer les abeilles », a expliqué Mme Mandelik, en faisant remarquer que cinq ans en écologie, c’est peu.

Les recherches ont montré que les abeilles sauvages semblent se tenir à l’écart de la parcelle témoin où les eucalyptus restent. Cependant, cette parcelle bourdonne d’abeilles domestiques, qui sont attirées par son nectar.

Les apiculteurs et le Fonds national juif (KKL-JNF) continuent de favoriser la plantation d’eucalyptus. Outre leur attrait pour les abeilles, ils poussent rapidement et contribuent à lier les sols instables.

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