Des députés LREM en appellent à la « reconquête » face à « l’islamisme politique »
Les élus ont demandé "la création d'une instance de réflexion sur l'unité de la République, dans l'esprit" de la commission Stasi sur la laïcité en 2003
Des députés LREM en appellent mercredi à une « reconquête républicaine » face au « communautarisme » et à « l’islamisme politique », en proposant notamment « la création d’une instance de réflexion sur l’unité de la République, dans l’esprit » de la commission Stasi sur la laïcité en 2003.
« Je ne dis pas que rien n’a été fait » mais « tout le monde fait aujourd’hui le constat qu’il y a besoin de réactiver l’esprit républicain », souligne à l’AFP le député de l’Essonne Francis Chouat.
Cet ancien maire d’Evry, proche de Manuel Valls, a coordonné un groupe de travail d’une douzaine de députés LREM de « sensibilités différentes », et transmis leurs propositions au groupe majoritaire. Le gouvernement promet des annonces en février pour lutter contre le communautarisme.
Début novembre, c’est le président des Républicains Christian Jacob qui avait réclamé à Emmanuel Macron une « nouvelle commission » Stasi « sur la laïcité », en référence aux travaux animés par Bernard Stasi en 2003, et à la loi un an plus tard sur l’interdiction du port de signes religieux ostensibles à l’école.
Mais selon Francis Chouat, les « marcheurs » ne « se rallient absolument pas à la proposition de Christian Jacob » car « derrière, il y a la volonté que tout cela accouche d’une nouvelle loi, notamment sur (le port du voile chez) les accompagnatrices scolaires ».
Selon lui, « il y a besoin d’un lieu de réflexion, de travail, de débat sur l’unité de la République et qui soit composé certes de scientifiques et d’universitaires mais surtout d’acteurs de terrain ».
Outre cette mesure, ces députés plaident pour une lutte contre « l’évitement scolaire » et un encadrement plus exigeant des « écoles confessionnelles ».
Ils veulent aussi mieux séparer activités culturelles et cultuelles, et « intensifier les contrôles sur les financements en provenance de l’étranger ».
Ils réclament enfin la création d’une « association nationale de financement du culte musulman » et le développement « d’une filière française de formation des imams ».
Francis Chouat prend appui sur son expérience de maire, avec des demandes de « déscolarisation d’enfants » formulées dans « des courriers types tous les ans à la même époque », ou des problèmes de vestiaires transformés en lieux de prière dans certains clubs sportifs.
A propos des listes communautaires aux élections, son groupe de travail juge « inadaptée » et « inopérante » toute interdiction, dénonçant des « manoeuvres politiciennes » des élus de droite qui y sont favorables.