Des députés US demandent à Blinken d’empêcher les implantations dans la zone E1
Dans une lettre adressée au secrétaire d'État, des dizaines de membres du Congrès notent que les constructions empêcheront une solution à deux États viable au conflit
Plus d’une vingtaine de membres démocrates du Congrès ont envoyé lundi un courrier au secrétaire d’État américain Antony Blinken lui recommandant vivement d’exercer des pressions sur Israël de manière à dissuader l’État juif de construire des milliers de logements dans des secteurs situés aux abords de Jérusalem qui, selon eux, sont vitaux pour la formation d’un futur État palestinien.
Les 26 législateurs qui ont signé le courrier, qui était initié par le représentant du Wisconsin Mark Pocan, expriment dedans leur « profonde inquiétude » au sujet de l’avancée d’un plan qui prévoit la construction de
3 400 logements dans la zone E1 de la Cisjordanie.
« Gelés pendant des années, ces plans de construction d’implantations dans la zone E1 ont été qualifiés de ‘constructions maudites’ parce qu’elles menaceraient la contigüité territoriale nécessaire pour l’établissement d’un État palestinien viable en séparant le nord de la Cisjordanie du sud, ainsi que la Cisjordanie de Jérusalem-Est », ont-ils écrit.
« Les colonies israéliennes en Cisjordanie ancrent encore davantage l’occupation et elles sapent les perspectives de solution à deux États », ont-ils continué dans la missive. « Les colonies diminuent la viabilité d’un État palestinien contigu et, en cela, elles menacent l’avenir d’une solution à deux États, la seule qui puisse garantir les droits civils et politiques, la sécurité et l’auto-détermination des deux peuples ».
Affirmant que les constructions dans les implantations avaient augmenté de 28 % sous l’administration Trump, les législateurs ont expliqué que ces implantations « représentent un défi impossible à relever pour la mise en place d’une solution de paix durable entre Israël et les Palestiniens ».
Ils ont vivement recommandé au département d’État d’exercer « des pressions diplomatiques » pour empêcher ces constructions dans la Zone E1, réclamant un compte-rendu sur les efforts livrés dans ce sens d’ici le 15 décembre.
Une instance militaire israélienne a récemment programmé deux réunions, qui auront lieu dans les prochaines semaines, qui seront consacrées au projet de construction de 3 400 logements dans la zone E1. Ce plan avait été initié l’année dernière par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et il avait été, à l’époque, très critiqué à l’international.
En effet, les critiques expliquent qu’il couperait largement en deux la Cisjordanie, ce qui rendrait impossible l’établissement d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël. La solution à deux États est considérée à l’international comme la plus réaliste et la plus apte à mettre un terme au conflit. Les implantations israéliennes sont considérées comme des obstacles à la paix et la majorité des pays du monde les considèrent comme illégales.
L’administration du président américain Joe Biden a critiqué ces constructions d’implantations, estimant qu’elles entravent l’éventuelle reprise du processus de paix moribond, mais elle n’a pas réclamé leur gel.
Un groupe de défense des droits de l’Homme a affirmé, le mois dernier, que l’État juif avançait discrètement des projets de construction controversés à Jérusalem et dans ses environs sans faire d’annonce majeure qui serait susceptible d’entraîner la colère de la Maison Blanche.
Ce plan longuement délibéré de construction dans la zone E1 comprend deux projets au nord de Maale Adumim, avec au total 3 426 nouvelles habitations, qui avait été préparé par le gouvernement du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1994 et qui avait progressé jusqu’à un stade précoce de planification appelé « dépôt » en 2004 par l’Administration civile – une instance du ministère de la Défense responsable des autorisations délivrées aux constructions d’implantations. Le Premier ministre Ariel Sharon avait ultérieurement abandonné le plan suite à une demande du président américain George W. Bush.
En 2012, Netanyahu avait donné le feu vert à la reprise du projet qui, une fois encore, avait été approuvé en « dépôt ». Le quotidien Haaretz avait fait savoir à l’époque que la France et la Grande-Bretagne avaient réfléchi à rappeler leurs ambassadeurs en Israël à cette occasion. Le projet avait depuis été gelé en raison des pressions exercées par les États européens et les États-Unis, comme l’avait reconnu le Premier ministre Netanyahu.