Des drapeaux israéliens sur le sol des bâtiments de syndicats jordaniens ?
Le ministre des Affaires étrangères israélien indique avoir déposé une réclamation à Amman après le piétinement d'une image du drapeau israélien par une ministre jordanienne
Un des principaux syndicalistes jordaniens affirme que d’autres drapeaux israéliens seront dessinés sur le sol de toutes les entrées du complexe du Syndicat professionnel de Jordanie à Amman, ainsi que dans ses antennes locales dans le pays.
« Nous dessinerons le drapeau dans toutes les entrées du complexe à Amman et dans ses antennes régionales, » explique le responsable du Syndicat des dentistes jordaniens, Ibrahim al-Tarawneh, dans une interview au quotidien jordanien Ad-Dustour parue jeudi.
La semaine dernière, sur une photo publiée sur le site d’information jordanien Jfranews on pouvait voir Jumana Ghunaimat, ministre des Affaires des médias et des Communications, marcher sur une immense image du drapeau alors qu’elle pénétrait dans l’entrée principale du complexe.
En début de semaine, des représentations du drapeau n’étaient pas encore présentes dans les autres entrées du bâtiment.
Le ministère israélien des Affaires étrangères indiquait dimanche avoir fait part de son indignation au gouvernement jordanien, ainsi qu’à l’émissaire du royaume en Israël.
Dimanche le porte-parole du ministère des Affaires étrangères jordanien, Majed al-Qatarneh, déclarait qu’Israël avait demandé des clarifications au sujet de l’incident et noté que le ministère traitait l’affaire par des « voies diplomatiques ».
« Les responsables israéliens ont été informés que l’immeuble où s’est passée la scène était une propriété privée et que la ministre y était entrée via l’accès principal pour se rendre à une réunion, » a-t-il commenté à l’agence de presse officielle du royaume, Petra. « Nous avons rappelé que nous respections le traité de paix conclu avec Israël. »
Le royaume hachémite est le seul pays arabe, avec l’Égypte, à entretenir des relations diplomatiques avec l’État hébreu.
Amman a signé la paix avec son voisin israélien en 1994, mais leurs relations ont souvent été glaciales en raison de différends sur la politique israélienne envers les Palestiniens et à Jérusalem – où la Jordanie agit comme gardien des sites musulmans.
Le mois dernier, le roi Abdallah II de Jordanie a annoncé qu’il ne renouvellerait pas une partie du traité de paix conclu en 1994 qui permettait à Israël d’exploiter de petits terrains agricoles situés le long de la frontière.
Abdallah II a dit qu’il reviendrait sur deux petites annexes figurant dans le traité qui louaient à l’État juif ces terres aux Jordaniens pendant 25 ans. Ce bail expirera l’année prochaine.
Abdallah II a été soumis à des pressions, dans le pays, pour mettre un terme à ces locations. Sont concernées des terres situées à Naharayim, dans le nord, et dans l’enclave de Tzofar, au sud du désert d’Arava, et qui reviendront donc entre les mains des Jordaniens d’ici une année.