Des experts israéliens découvrent une fleur qui entend les abeilles s’approcher
En utilisant leurs pétales comme des oreilles, la primevère nocturne adoucit son nectar quand elle entend le son de la fréquence du battement d’ailes des abeilles
Des scientifiques de l’Université de Tel Aviv ont affirmé avoir découvert une fleur qui entend l’arrivée des abeilles pollinisatrices et sphingidés. Elle produit du nectar supplémentaire et plus doux en réaction.
Utilisant la primevère nocturne, ou Oenothera drummondii, les scientifiques ont montré que le son d’une abeille en vol, tout comme « les signaux sonores synthétiques à des fréquences similaires », conduisent la fleur à sécréter un nectar plus doux en l’espace de trois minutes.
« L’oreille » des plantes fonctionne simplement : les pétales de la fleur eux-mêmes, qui vibrent quand les ondes sonores à la fréquence produite par les ailes de pollinisateurs s’approchent, servent comme « des organes sensoriels auditifs de la plante ».
Les fleurs n’ont pas répondu aux fréquences sonores supérieures.
« Pour la première fois, nos résultats mettent en évidence que les plantes peuvent rapidement répondre aux sons de pollinisateurs d’une manière écologiquement pertinente », ont expliqué les scientifiques dans leur article posté dans le serveur en libre accès bioRxiv, le 28 décembre. Les articles publiés sur le site ne sont pas évalués par des pairs, mais sont soumis à une évaluation de base.
La capacité à entendre un insecte pollinisateur approcher peut offrir un avantage énorme à une plante, a expliqué l’article.
« La grande majorité (87,5 %) des fleurs reposent sur des pollinisateurs animaux pour se reproduire », notaient les scientifiques dans l’introduction de l’article. Pour ces plantes, attirer des pollinisateurs peut augmenter leur capacité de reproduction. Cette attraction peut avoir lieu à l’aide des signaux tels que la couleur, l’odeur, la forme, et par des récompenses alimentaires de nectar ou de pollen ».
Pourtant, offrir une telle « augmentation de récompense » – par exemple, produire du nectar supplémentaire ou plus doux – peut avoir un coût physiologique.
Et cela peut pourir : « un nectar non utilisé court le risque d’être dégradé par des microbes », ont noté les scientifiques. Oh, et il pourrait aussi être « volé » par de fourmis.
Pourtant, si une plante peut détecter un pollinisateur qui approche, elle peut libérer le meilleur nectar uniquement quand un pollinisateur adéquat arrive, « de manière à augmenter la probabilité de pollinisation et de reproduction par les mêmes pollinisateurs ou des pollinisateurs similaires ».
Pour tester ce sens éventuel de l’audition chez les fleurs, les scientifiques ont déclaré avoir mesuré « la vibration d’un pétal et la concentration en nectar de sucre en réponse au son. Nous avons analysé l’effet de différentes fréquences de son, y compris des enregistrements de pollinisateurs et de son de synthèse à des fréquences similaires et différentes ».
Les résultats de l’étude suggèrent que des plantes ont pu évoluer, et peuvent encore évoluer, pour améliorer leur audition, principalement par les formes des fleurs.
L’étude suggère également que les sons fabriqués par les humains pouvaient affecter négativement la capacité des plantes à attirer les pollinisateurs appropriés en créant de la confusion dans les systèmes de détection des sons et de la production de nectar.