Des extrémistes attaquent les forces venues démolir un avant-poste illégal
Les émeutiers brûlent des pneus, lancent cocktails Molotov et pierres contre les troupes ; Gantz fustige les émeutiers, Smotrich approuve la démolition
Des dizaines de militaires ont participé mercredi à l’opération de démolition de l’avant-poste illégal d’Oz Zion en Cisjordanie, construit sur un terrain appartenant à des Palestiniens, selon la radio de l’armée.
L’avant-poste illégal d’Oz Zion, construit pour la première fois en 2005, a été démoli par l’armée israélienne et reconstruit à de multiples reprises. [Il a été rebaptisé Tzur Harel en mémoire d’un réserviste de Tsahal tué à Gaza en décembre.]
Durant l’évacuation, les émeutiers ont tenté d’empêcher les forces de sécurité d’atteindre l’avant-poste, selon les médias. Des militants extrémistes ont violemment attaqué le personnel de l’administration civile et de la police des frontières chargé d’évacuer et de démolir l’avant-poste illégal.
Les émeutiers ont lancé des cocktails Molotov sur les forces, selon l’administration civile, après avoir brûlé des pneus et incendié un véhicule à l’entrée de l’avant-poste lorsque les forces sont arrivées pour évacuer le site. Certains des résidents extrémistes ont également enfoncé leurs jambes dans le béton dans le cadre de leurs efforts pour résister à l’évacuation.
Après la démolition de six bâtiments de fortune à Givat Oz Zion au cours de l’opération, des émeutiers masqués ont jeté des pierres sur les véhicules circulant sur une route voisine, y compris ceux du personnel de sécurité. Un rocher a été lancé sur la voiture d’un responsable de l’administration civile, brisant son pare-brise.
Selon l’Administration civile, qui gère les affaires civiles en Cisjordanie, Givat Oz Zion a été construit illégalement sur des terres palestiniennes privées.
Un grand nombre de membres de la police des frontières, environ 70 officiers, ont été envoyés au poste avancé pour l’évacuation en raison d’indications selon lesquelles il y aurait une résistance violente aux efforts d’évacuation.
Selon des sources familières avec la situation à Givat Oz Zion, l’avant-poste a été la source d’activités nationalistes violentes, ce qui a conduit le chef de l’administration civile, le général de brigade Hisham Ibrahim, à mener une opération rapide pour supprimer l’avant-poste qui a été approuvée par l' »échelon politique ».
Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a sévèrement critiqué les résidents d’implantations extrémistes qui ont attaqué le personnel de sécurité israélien lors de l’opération d’évacuation de l’avant-poste illégal de Oz Zion en Cisjordanie.
« Lancer des pierres et blesser nos forces de sécurité – c’est outrepasser une ligne rouge », a affirmé Gantz dans un communiqué de presse à la suite de scènes de violence. Il a demandé à tous les ministres de condamner l’incident et de poursuivre les émeutiers.
« Le peuple d’Israël mérite un gouvernement qui soutient ses soldats et ses policiers », a ajouté Gantz.
Le ministre des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich, qui occupe également un poste ministériel au ministère de la Défense, aurait approuvé la démolition de l’avant-poste illégal de Tzur Harel en Cisjordanie, selon des sources de défense anonymes citées par la chaîne publique Kan.
L’opération aurait également été approuvée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Selon le média, la démolition a été approuvée à la suite de plusieurs attaques menées par des résidents d’implantations extrémistes contre des Palestiniens de la région.
Selon l’Administration civile, qui gère les affaires civiles en Cisjordanie, Tzur Harel a été construit illégalement sur des terres palestiniennes privées.
La députée d’extrême droite, Limor Son Har Melech (Otzma Yehudit), a accusé la Police des frontières de violences à l’encontre des habitants implantations à Tzur Harel, et s’est dite « indignée » par l’incident.
« Au lieu de protéger les courageux résidents d’implantations juives qui réalisent la vision sioniste, le ministre de la Défense et le général Yehuda Fox travaillent contre eux avec une violence excessive », dit-elle, faisant référence au chef du Commandement du centre de Tsahal, qui a la responsabilité de la Cisjordanie.
Elle a également accusé également le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de ne pas avoir empêché la démolition de Oz Zion/Tzur Harel, en sa qualité de ministre de la Défense, où il dispose de pouvoirs étendus sur les affaires civiles en Cisjordanie par l’intermédiaire d’une administration des implantations créée au sein du ministère.
« Je sais à quel point les implantations sont importantes pour le ministre Smotrich, c’est pourquoi je suis étonnée et j’exige qu’il mette fin à la démolition et qu’il consacre toutes les ressources de l’administration des implantations à l’expansion et au développement des implantations », déclare Son Har Melech.
Ni Smotrich ni le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui est responsable de la police et de la police des frontières, n’ont commenté l’incident.
La Police des frontières a indiqué dans un communiqué : « Les forces de la Police des frontières ont procédé à l’évacuation conformément à une décision de Tsahal et de l’Administration civile. Les officiers ont été confrontés à des violences, des jets de pierres, des pneus et une voiture en feu, ainsi que des cocktails Molotov. Les officiers ont utilisé des méthodes de dispersion de la foule. »