Des journalistes israéliens attaqués à Istanbul
Un journaliste de la chaîne Hadashot a expliqué que lui et son cameraman avaient été qualifiés de "meurtriers" par un groupe de Turcs, qu'ils ont été poussés et frappés

Deux journalistes israéliens ont été attaqués à Istanbul mercredi dans un contexte de profonde détérioration des liens entre la Turquie et Israël en raison des affrontements survenus sur la frontière avec Gaza et de l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Ohad Hemo, correspondant pour les affaires palestiniennes pour la chaîne d’information Hadashot et un cameraman, Oded Bino, tournaient un reportage depuis la place Taksim, à Istanbul, lorsqu’ils ont été accostés.
« Un groupe de Turcs a reconnu le logo de Hadashot et la langue, l’hébreu, dans laquelle nous nous exprimions. Ils sont venus et ils ont hurlé ‘meurtriers, meurtriers’ puis quelques-uns parmi eux ont commencé à nous pousser », a raconté Hemo. « Et l’un d’entre eux a commencé vraiment à frapper mon cameraman ».
Hemo a expliqué que lui et son coéquipier avaient quitté la place. « Bino va bien, il a beaucoup souffert », a-t-il ajouté, même si aucun des deux hommes n’a nécessité de soins médicaux.
Hemo a déclaré que cet incident était l’indication d’une « forte atmosphère anti-israélienne ici » suite aux attaques féroces du président Recep Tayyip Erdogan contre Israël.
« Dans un sens, cet incident symbolise l’état d’esprit, l’atmosphère qui règnent ici à Istanbul. Une autre crise des liens unissant la Turquie et Israël. Une fois encore, on entend Erdogan et ses associés orchestrer tout cela et encourager les gens à manifester et à protester », a-t-il dit.
Hemo a indiqué que lui et Bino avaient porté plainte auprès de la police turque, qu’il a saluée pour sa « détermination » à tenter de retrouver les agresseurs.
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Istanbul en soutien aux Palestiniens, en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et du Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, selon une correspondante de l’AFP.
La manifestation se tient à l’appel de M. Erdogan, qui doit s’adresser aux manifestants, qui agitaient des drapeaux palestiniens et turcs, lors de ce rassemblement qui se tient sous le slogan de « Halte à l’oppression ! ».