Des livres de la secrétaire d’Hitler en librairie en mars et avril
Christa Schroeder n'a jamais exprimé publiquement après la Seconde Guerre mondiale le moindre remords
Deux éditeurs français ont programmé en mars et avril la sortie de deux livres où s’exprime la secrétaire d’Adolf Hitler, Christa Schroeder, une coïncidence éditoriale.
Les éditions Perrin ont annoncé, dans leur programme de parutions envoyé à la presse mardi, qu’elles publieraient le 11 avril C’était mon chef : mémoires de la principale secrétaire d’Hitler.
Auparavant, les éditions du Nouveau Monde avaient annoncé la réédition, programmée le 20 mars, de Douze ans auprès d’Hitler: la secrétaire d’Hitler parle.
Christa Schroeder (1908-1984), membre du parti nazi, est embauchée en juin 1933 comme secrétaire de celui qui est alors chancelier d’Allemagne. Elle reste à ce poste tout au long de sa carrière de Führer, jusqu’en avril 1945, où elle est extraite du bunker de Berlin où Hitler finira par se suicider.
Deux livres ont été publiés pour rapporter ses souvenirs de cette période.
Le premier est Douze ans auprès d’Hitler, paru en allemand en 1949 et déjà édité en français. Il s’agit de la retranscription d’un interrogatoire par un agent des renseignements français, Albert Zoller, qui est crédité comme auteur.
Le second, C’était mon chef, publié en allemand en 1985, après la mort de Christa Schroeder, reprend ses notes prises pendant ces douze années, éditées par un historien allemand, Anton Joachimsthaler. Ce texte est inédit en français.
Interrogées par l’AFP, les éditions du Nouveau Monde, dont l’ouvrage paraît le premier, ont indiqué qu’elles n’étaient pas au courant de cette coïncidence. Les éditions Perrin ont quant à elles précisé l’avoir découverte alors que le projet de faire paraître C’était mon chef était déjà lancé. Ce projet a été maintenu.
Perrin avait déjà publié en mars 2023, pour la première fois en français, les mémoires du majordome d’Hitler, Heinz Linge, sous le titre Jusqu’à la chute.
Christa Schroeder et Heinz Linge ont pour point commun de n’avoir exprimé après la Seconde Guerre mondiale publiquement aucun remords. Les historiens les considèrent comme des sources utiles uniquement sur des aspects anecdotiques du quotidien du Führer, avec lequel ils montrent peu de distance critique.