Des manifestants anti-Netanyahu bloquent les routes à Tel Aviv et Haïfa
La police chargera l'officier filmé en train de brutaliser un manifestant la semaine dernière de sécuriser le rassemblement de samedi soir, malgré l'enquête contre lui

Des centaines d’Israéliens ont bloqué les routes de Tel Aviv et Haïfa jeudi soir lors de manifestations simultanées appelant à la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
La protestation à Tel Aviv a commencé sur la place Rabin avant de déborder sur la rue Ibn Gabirol adjacente. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le complexe gouvernemental de Kyriat Hamemshala sur la rue Menachem Begin, bloquant la circulation dans les deux sens.
Les manifestants n’avaient pas reçu l’autorisation de bloquer les routes, mais la police a décidé d’autoriser le cortège pacifique. À l’extérieur du complexe gouvernemental, les manifestants ont également tenté de bloquer le carrefour Azrieli, mais la police les en a empêchés.
À Haïfa, la manifestation a démarré dans le quartier de Merkaz Hacarmel, où les manifestants ont descendu le boulevard Moriah en direction du quartier voisin de Karmeliya, bloquant ainsi la circulation dans les deux sens.
יותר מאלף צועדים בתוך שבילי מתחם שרונה. יתכן וזה הכי הרבה אנשים שהיו כאן ברגע נתון אי פעם pic.twitter.com/r64GgolgAB
— Bar Peleg (@bar_peleg) August 27, 2020
De nombreux embouteillages ont été signalés dans les deux villes, la police conseillant aux conducteurs de trouver des itinéraires alternatifs plutôt que de croiser le chemin des manifestants.
Le parti Likud de Netanyahu a blâmé le bureau du procureur pour les blocages de la circulation après que celui-ci a donné de nouvelles directives, déclarant que les manifestants ne devraient être poursuivis pour troubles pendant les rassemblements que dans des cas exceptionnels.
« Les manifestations illégales et les blocages de routes qui perturbent l’ordre public sont le résultat direct de la décision scandaleuse du procureur général de ne pas prendre de mesures contre les contrevenants à la loi », a déclaré le Likud dans un communiqué. « Quand il s’agit des manifestations anarchiques de la gauche contre le Premier ministre, tout est permis. »
Les manifestants « Drapeaux noirs » qui ont organisé les manifestations de jeudi soir ont publié un communiqué dans lequel ils affirment « qu’une génération entière s’effondre sous le fléau de la corruption du prévenu Netanyahu, qui, au lieu de gérer l’économie, s’occupe des avantages fiscaux pour lui-même et sa famille. L’État d’Israël a besoin d’une nouvelle direction. »
Vers la fin du rassemblement, les organisateurs à Tel Aviv ont applaudi la police pour avoir autorisé les marches dans les deux villes. Aucune brutalité policière n’a été signalée, contrairement aux récentes manifestations.
La police se prépare également à une manifestation beaucoup plus importante devant la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem, samedi soir, pour la 11e semaine consécutive.
Malgré les requêtes déposées devant la Cour suprême contre le commissaire en chef de Jérusalem Niso Guetta, filmé la semaine dernière en train de bousculer et de gifler un manifestant lors du rassemblement anti-Netanyahu, Shlomi Bachar, chef des opérations de la police de Jérusalem, a déclaré jeudi aux journalistes que Guetta serait lui aussi envoyé à la manifestation de samedi.

Les images prises par un photographe d’une agence de presse montrent Guetta agenouillé sur un manifestant couché sur le dos et tenant sa tête au sol avec son coude devant la résidence officielle de Netanyahu, dans la rue Balfour à Jérusalem.
Guetta affirme qu’il a été agressé par les manifestants et qu’il n’a pas fait usage d’une force excessive. Le département des enquêtes internes de la police du ministère de la Justice se penche sur la question.
Plus tôt dans la journée de jeudi, le groupe « Ministère du Crime » anti-Netanyahu a déposé une requête auprès de la Cour suprême, lui demandant d’exiger que la police explique pourquoi Guetta n’a pas été suspendu pour sa conduite alors qu’il est toujours sous enquête.
Depuis plusieurs mois, des manifestants organisent régulièrement des rassemblements devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem, ainsi qu’à Tel Aviv et dans d’autres lieux, appelant le Premier ministre à démissionner en raison de son inculpation pour corruption.
Les manifestations du samedi soir sont généralement les plus importantes et ont été le théâtre d’affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Elles ont été rejointes par une foule toujours plus grandissante et par des personnes protestant contre les politiques économiques du gouvernement pendant la pandémie de coronavirus.