Des objets militaires nazis découverts dans une brigade franco-allemande
Ursula von der Leyen a déploré cette découverte lors d'une visite de cette base située à Illkirch, en banlieue de Strasbourg
Des reliques militaires de la Wehrmacht, l’ancienne armée du régime nazi, ont été retrouvés dans des locaux utilisés par des militaires allemands sur une base franco-allemande près de Strasbourg, a annoncé mercredi la ministre allemande de la Défense.
Ursula von der Leyen a déploré cette découverte lors d’une visite de cette base située à Illkirch, en banlieue de Strasbourg, où était stationné un officier allemand récemment arrêté et soupçonné d’avoir projeté un attentat xénophobe ou visant des personnalités de gauche dans son pays.
« J’ai demandé qu’on me montre la pièce où se trouvent les objets de la Wehrmacht », a dit aux journalistes la ministre Ursula von der Leyen.
L’ancienne armée du régime nazi (1933-1945) « ne peut inspirer aucune forme de tradition pour la Bundeswehr », l’armée de l’Allemagne contemporaine, a martelé Mme von der Leyen lors d’un point presse.
« A part quelques faits exceptionnels et isolés de Résistance (contre Hitler, ndlr), la Wehrmacht et la Bundeswehr n’ont rien en commun. Ce n’est pas nouveau, c’est une évidence dans la Bundeswehr qui doit être reconnue par tous », a insisté la ministre conservatrice, proche de la chancelière Angela Merkel.
Les objets en question sont quelques armes d’époque, des affiches ou peintures au mur, des casques, ainsi que des slogans ou « poèmes » datant de la Wehrmacht, ont pu constater les journalistes accompagnant la ministre sur place.
Ils ont été découverts dans une salle commune utilisée principalement par les militaires du 291e Jägerbataillon, devenu en 2012 le premier régiment allemand à s’installer en France depuis 1945. A Illkirch, les soldats allemands côtoient au quotidien ceux de la célèbre 2e Brigade blindée française.
Selon des médias allemands, l’une des armes de l’époque nazie retrouvée à Illkirch était gravée d’une croix gammée.
Mme von der Leyen était venue à Illkirch évoquer l’enquête sur la récente interpellation d’un officier allemand qui y était stationné et que la justice soupçonne de s’être fait passer pour un réfugié syrien pour projeter un attentat.
Sur le plan judiciaire, l’enquête a été confiée au Parquet fédéral allemand, compétent pour les affaires de terrorisme. Mais en interne, il faudra désormais expliquer « comment le soldat a pu faire carrière si longtemps dans les rangs de la Bundeswehr, sans être inquiété », a souligné la ministre.
Le gouvernement allemand s’est dit mercredi préoccupé par les répercussions potentielles de cette affaire en dehors de l’Allemagne.
« Il est regrettable que certains des événements » liés à cette affaire « aient eu lieu à un moment où l’officier était stationné au sein de la Brigade franco-allemande », a souligné le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer.