Des partisans de Netanyahu perturbent avec violence un meeting politique de Saar
Le chef de Tikva Hadasha accuse le Premier ministre pour ces violences ; le parti a renforcé la sécurité autour de son responsable suite à l'incident
Le leader de Tikva Hadasha, Gideon Saar, a déclaré samedi qu’un événement de campagne organisé par son parti avait été violemment perturbé par des partisans du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les attaquants ont jeté diverses choses, et notamment des œufs et des pierres, lors d’une réunion de la formation à Azaria, dans le centre d’Israël.
Les intrus s’en sont également pris au matériel de sonorisation et ont crié que Saar était un « traître ». Saar a quitté le parti du Likud de Netanyahu l’an dernier pour fonder Tikva Hadasha.
Une personne a été blessée. Inconsciente, elle a été évacuée du meeting, a écrit Saar sur Facebook.
Saar a attribué la responsabilité de ces violences à Netanyahu et a répété sa promesse de campagne d’écarter le Premier ministre du pouvoir lors du prochain scrutin, organisé le 23 mars.
« Netanyahu a complètement perdu l’esprit. Bibi, je n’ai pas peur de vous ! Dans dix jours, je vous remplacerai », a encore écrit Saar sur le réseau social, évoquant Netanyahu par son surnom.
« Netanyahu a franchi une ligne rouge », a-t-il ajouté.
Saar a partagé une vidéo montrant des individus portant des drapeaux du Likud, affrontant ses partisans et le qualifiant de « traître », une séquence apparemment tournée à l’entrée de la réunion publique de samedi.
ככה נראת מורשת נתניהו. שיסוע, שנאה, פלגנות, הסתה בוטה ופציעה של פעיל תקווה חדשה בכנס הערב במועצה אזורית גזר. עוד תזכורת למה צריך לשנות ולהחליף את השלטון הזה. pic.twitter.com/m9UeMMY3sh
— Hemi.u (@HemiUnger) March 13, 2021
Suite à l’incident, le parti Tikva Hadasha a renforcé son équipe de sécurité autour de Saar en soulignant la nature apparemment programmée à l’avance de ces incidents, a noté dimanche la Radio militaire. Jusqu’à présent, Saar n’avait qu’un seul garde du corps – payé de sa poche – qui l’accompagnait la plupart du temps, selon la radio.
Le leader de l’opposition, Yair Lapid, à la tête de Yesh Atid, a condamné avec force les violences.
« La violences des partisans de Netanyahu sont sans précédent dans l’histoire du pays et le silence de ce dernier est assourdissant », a affirmé Lapid.
Netanyahu n’a fait aucun commentaire sur ces attaques présumées, survenues à une heure avancée dans la soirée de samedi.
Le Premier ministre a par le passé été accusé d’incitations à la violence contre ses adversaires et le système judiciaire. Il a de même mis en cause ses détracteurs, affirmant qu’ils représentaient un danger pour lui et sa famille.
Il a accusé Saar de manière répétée – ainsi que le chef de la formation Yamina, Naftali Bennett – de prévoir de former une coalition avec la gauche au lendemain du scrutin du 23 mars.
Au début du mois, Netanyahu avait été accusé de sexisme et de racisme à l’encontre d’une ancienne députée du Likud devenue le bras droit de Saar et numéro deux de Tikva Hadasha. Il s’était référé à Yifat Shasha-Biton en utilisant un surnom méprisant tout en semblant suggérer qu’elle endossait la responsabilité des décès consécutifs au coronavirus.
Saar est depuis longtemps considéré comme le principal adversaire de Netanyahu. Il l’était déjà quand il appartenait au Likud, avant qu’il ne fasse scission pour former Tikva Hadasha.
Il avait été initialement considéré comme l’un des rivaux les plus sérieux de Netanyahu, à droite de l’échiquier politique. Toutefois, les résultats de Tikva Hadasha ont baissé ces dernières semaines dans les sondages.