Israël en guerre - Jour 428

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Des patients « guéris » du COVID-19 souffrent de séquelles physiques et cognitives

Certains patients ont des pertes de mémoire, des problèmes psychologiques, de la grande fatigue, des douleurs fantômes ou des poumons qui ne guérissent pas

Des docteurs soignent un patient atteint du coronavirus dans un service spécialisé au centre médical Mayanei Hayeshua à Bnei Brak, le 13 avril 2020. (Nati Shohat/Flash90)
Des docteurs soignent un patient atteint du coronavirus dans un service spécialisé au centre médical Mayanei Hayeshua à Bnei Brak, le 13 avril 2020. (Nati Shohat/Flash90)

A mesure que les patients atteints du COVID-19 guérissent de la maladie, des docteurs et des patients découvrent que le COVID-19 laisse ces « personnes guéries » avec des séquelles physiques, cognitives et psychiatriques à long terme. Ce problème affecte aussi parfois les personnes ayant seulement eu des symptômes légers de la maladie.

Des patients souffrent des douleurs fantômes, de pertes de mémoire, des troubles de la personnalité, des problèmes psychologiques et de grande fatigue. Les poumons n’ont toujours pas guéri, mêmes plusieurs mois après avoir quitté l’hôpital, selon une enquête menée par la Douzième chaîne.

Israël a enregistré 20 000 cas du COVID-19, avec seulement 300 décès. Plus de 15 500 patients testés positifs à la maladie ont depuis guéri. Mais le reportage évoquait de nombreux cas de patients qui ne sont plus testés positifs à la maladie, mais qui souffraient d’une série de pathologies attribuées au virus.

Afik Suissa, âgé de 24 ans, était l’un des plus jeunes patients d’Israël à être hospitalisé et placé sous respirateur dans un état grave. Résident de la ville d’Ashdod, Suissa a été hospitalisé à la fin mars. Il s’était récemment rendu aux Etats-Unis avec deux amis, en visitant Miami et ensuite Las Vegas.

Afik Suissa, originaire d’Ashdod, qui a développé une forme grave du COVID-19, en avril 2020. (Facebook)

Les trois amis sont revenus au pays et Suissa s’est immédiatement placé en isolement à domicile, conformément aux directives du ministère de la Santé. Mais il a rapidement eu de la fièvre qui s’est aggravée et il a été hospitalisé. En quelques jours, son état s’est tellement détérioré qu’il a été placé sous respirateur, ce qui a nécessite une sédation et une intubation.

Il a fini par guérir et a pu quitter l’hôpital le mois dernier. Mais depuis lors, il rencontre quelques problèmes, notamment des douleurs fantômes dans une jambe ce qui l’oblige à suivre une rééducation physique.

« Le nerf de mon pied envoie des messages de douleur au cerveau, a-t-il expliqué lors d’un reportage diffusé vendredi soir. Cela me fait boiter parce que j’ai l’impression qu’il y a une blessure », a-t-il déclaré, même s’il n’y a pas de blessure visible. Son sens du goût a aussi été modifié.

Le jeune homme de 24 ans, qui était un joueur de basketball en bonne santé, a maintenant une forte tension et un rythme cardiaque élevé. Il est sous anti-coagulants et devra peut-être prendre ce traitement toute sa vie.

Afik Suissa, patient affecté par le coronavirus, participe à une séance de rééducation après avoir guéri du virus.
(Capture d’écran : Douzième chaîne)

Il se sent aussi affecté par un changement de personnalité. « J’ai moins de patience avec les gens, a-t-il reconnu, en ajoutant qu’il est plus fréquemment contrarié et qu’il s’énerve pour des choses sans intérêt. « Je hausse la voix pour des choses qui n’en valent pas la peine, pour rien ».

Maizie Avihayil, âgée de 63 ans, est sortie de l’hôpital il y a plus de deux mois, mais elle souffre encore des difficultés d’élocution semblables aux séquelles d’un AVC léger. (Capture d’écran : Douzième chaîne)

Maizie Avihayil, âgée de 63 ans, était l’une des premières personnes à être testée positive au coronavirus en Israël. Elle a pu quitter l’hôpital il y a deux mois, mais elle souffre depuis de  troubles de l’élocution semblables aux séquelles d’un AVC léger.

« Je n’arrive pas à exprimer certains mots. J’essaie de dire quelque chose, je sais le mot que je veux dire, mais je n’y arrive pas », a-t-elle confié, en ajoutant que sa mémoire est aussi maintenant « horrible ».

Le Dr Itzik Levy, un expert des maladies infectieuses au centre médical Sheba à Tel Aviv, a déclaré qu’il pense que ces problèmes sont causés par les effets du coronavirus sur le cerveau.

« Nous savons que le corona entraîne des perturbations au niveau des vaisseaux sanguins et des caillots. Cela peut donc générer des traumatismes au cerveau, mêmes des formes légères, que l’on ne peut même pas détecter sur un scanner, et qui ne ressembleront pas à un AVC ou quelque chose du genre, a-t-il expliqué la Douzième chaîne. Mais cela peut se manifester par des troubles cognitifs, ou dans certains cas, des changements de personnalité ».

« Nous ne savons pas vraiment si c’est réversible ou pas, ou combien de temps cela durera », a-t-il reconnu.

Les gens souffrent aussi de séquelles psychiatriques après avoir été placés sous respirateur ou avoir été gravement malades, a ajouté le Dr Zvi Fishel, le président de l’Association israélienne de Psychiatrie.

« Nous voyons que cela cause des problèmes psychiatriques, a-t-il expliqué en mentionnant des patients guéris qui éprouvent des sentiments de dissociation et d’aliénation. Parfois, des gens ne savent pas vraiment comment ils ont pu en arriver quelque part.

D’autres effets courants découverts sont une grande fatigue et des pertes de la mémoire, même chez ceux qui ont eu des symptômes très légers du COVID-19

Dr. Lydia Blecher, une médecin tombée malade et qui a ensuite soigné des patients dans un hôtel de quarantaine, souffre des fatigue et des pertes de mémoire (Capture d’écran : Douzième chaîne)

« Ma capacité de travail a diminué. Avant, je pouvais travailler pendant six heures à la clinique et ensuite aller dans une autre clinique. Maintenant, je peux seulement travailler trois heures avant d’avoir besoin de repos, a déclaré la doctoresse Lydia Blecher. Elle est tombée malade et a ensuite traité des patients dans un hôtel où elle était en quarantaine avec d’autres malades.

« C’est surtout de la faiblesse, des douleurs musculaires, et une difficulté de concentration, un problème de mémoire à court terme et une fatigue qui n’est pas physique », a-t-elle dit.

Rona Ohayon, une autre ancienne patiente du COVID-19 âgée de 32 ans, souffre maintenant de grande fatigue et de faiblesse physique. Elle doit se rendre aux rendez-vous médicaux avec sa mère, afin qu’elle puisse se rappeler de ce qu’elle a à dire et ce qu’on lui dit. « Je suis tellement concentrée sur la douleur, je ne me souviens pas des choses », a-t-elle confié à la Douzième chaîne. Elle a ajouté qu’elle était avait été soulagée de savoir qu’elle n’était pas la seule à avoir des effets secondaires.

Les effets à long terme du COVID-19 ne sont pas seulement cognitifs et mentaux, a souligné le reportage, mais ils peuvent aussi entraîner des problèmes physiques.

Un chauffeur de bus de Jérusalem est qui a été hospitalisé le 5 mars, et qui a été le premier Israélien branché à un respirateur après avoir contracté le coronavirus, ne peut toujours pas marcher plus de deux minutes à la fois. Il est sorti du centre médical Baruch Padeh à Tibériade le 30 mars, et les médecins estimaient qu’il avait pleinement guéri.

Johnny, le chauffeur de bus de Jérusalem est qui a guéri du COVID-19, sort de l’hôpital, le 30 mars 2020. (Maya Tzaben/ Centre médical Baruch Padeh)

Âgé de 38 ans, l’homme, qui a seulement été identifié comme Johnny, a été hospitalisé après qu’il a conduit un groupe de 23 touristes grecs, qui ont ensuite été testés positifs au coronavirus. Au moins un des touristes est ensuite mort à cause du virus.

Plus de deux mois et demi après que Johnny est sorti de l’hôpital, sa santé est toujours très affectée. « Il ne peut pas travailler, il ne peut pas marcher. Il marche deux minutes et il se fatigue », a déclaré son père à la Douzième chaîne. Je ne sais pas combien de temps il va rester comme ça ».

« Nous sommes habitués à voir des patients atteintes de pneumonie se rétablir à un certain rythme, d’un jour à l’autre, ils s’améliorent, a déclaré le Dr Amir Onn, chef du Service de pneumologie au Centre médical Sheba. Ici, nous voyons des gens avec une situation de statu quo : ils sont coincés dans une situation où ils ne peuvent pas faire ce qu’ils pouvaient faire auparavant ».

Notant que certains rapports venus de Chine ont montré que des patients du COVID-19 ont finalement eu besoin d’une transplantation des poumons, Onn a ajouté. « Nous parlons d’une maladie dont nous ne savons pas comment elle évolue ».

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