Des professeurs poursuivent le syndicat de la CUNY après une résolution anti-Israël
Six membres du corps enseignant disent avoir été soumis à un environnement de travail hostile en raison de leur religion et contestent le monopole du syndicat pour les représenter
New York Jewish Week via JTA – Qualifiant leur syndicat d’ « antisémite, anti-juif et anti-israélien », six professeurs de la City University of New York (CUNY) intentent une action en justice fédérale pour contester ce qu’ils appellent le pouvoir « monopolistique » du syndicat en matière de représentation.
La plainte déposée découle d’une résolution, adoptée en juin 2021 par le syndicat Professional Staff Congress (PSC), condamnant Israël pour « l’asservissement continu des Palestiniens », et d’un appel ultérieur du syndicat à ses sections nationales pour qu’elles envisagent de soutenir le boycott universitaire d’Israël.
Les plaignants affirment qu’après la résolution, ils ont été soumis à un environnement de travail hostile sur la base de la religion et n’ont eu d’autre choix que de démissionner du syndicat. La plainte stipule que les plaignants ont droit à une représentation équitable bien qu’ils ne soient plus membres du PSC.
Cinq des six plaignants – Avraham Goldstein, Michael Goldstein, Frimette Kass-Shraibman, Mitchell Langbert, Jeffrey Lax et Maria Pagano – sont juifs.
La plainte affirme que dans le cas de Lax, professeur au Kingsborough Community College, « les dirigeants de CUNY et du PSC ont exercé une discrimination à son encontre, ont pris des mesures de rétorsion à son encontre et l’ont soumis à un environnement de travail hostile sur la base de la religion. »
Toujours selon la plainte, un autre plaignant, Michael Goldstein, administrateur et professeur auxiliaire au Kingsborough Community College, a subi « des attaques antisémites et anti-sionistes de la part de membres du PSC, incluant ce qu’il a appelé des brimades, du harcèlement, la destruction de biens, des appels à son licenciement, l’organisation d’attaques d’étudiants contre lui, et des menaces contre lui et sa famille ».
Bien que motivée par les actions du syndicat à l’encontre d’Israël, l’action en justice vise essentiellement à contester le pouvoir du syndicat en matière d’organisation et de négociation pour les employés du secteur public.
Deux organisations qui contestent fréquemment l’autorité juridique accordée aux syndicats – la National Right to Work Legal Defense Foundation et le Fairness Center – fournissent une assistance juridique gratuite aux plaignants. L’action en justice conteste une loi de l’État de New York qui permet aux syndicats de minimiser la représentation des employés publics qui ne sont pas membres d’un syndicat.
Goldstein a qualifié le syndicat de la CUNY de « monopole sanctionné par l’État ».
« En forçant ces professeurs à adhérer à un syndicat contre leur gré, l’État de New York exige d’eux qu’ils s’associent à des responsables syndicaux et à d’autres membres du syndicat qui adoptent des positions profondément offensantes pour leurs convictions les plus fondamentales », a déclaré Mark Mix, président de la National Right to Work Foundation, dans un communiqué de presse.
Les plaignants ont également nommé le contrôleur de l’État de New York, Thomas DiNapoli, comme défendeur dans le procès parce que les cotisations syndicales continuent d’être prélevées sur leur salaire bien qu’ils ne soient plus membres du PSC.
En réponse, Frank Clark, un porte-parole du PSC, a estimé que l’action en justice n’avait « pas de valeur » et qu’il s’agissait « juste d’une nouvelle tentative visant à éroder le pouvoir du travail organisé consistant à lutter pour de meilleurs salaires et conditions de travail et pour une société plus juste. »
En août, le président de la CUNY, James Davis, avait qualifié la résolution anti-Israël de « problématique, » déclarant que « toute position que le syndicat développe sur Israël et la Palestine devrait être précédée d’une conversation entre les membres de nos sections ».