Des salves du Hezbollah frappent le nord ; Tsahal cible plus de 400 rampes de lancement au Liban
Un homme a été légèrement blessé par des éclats d'obus ; le Commandement du Front Intérieur émet de nouvelles directives pour les résidents du nord, à partir de Haifa
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le Hezbollah a tiré 24 roquettes sur la vallée de Jezréel tôt dimanche matin. Il s’agit du plus important tir de roquettes du groupe terroriste sur Israël depuis le début de la guerre – guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, et ce après que les jets de l’armée israélienne ont mené une série de frappes dans le sud du Liban tout au long de l’après-midi et de la soirée de samedi.
Selon Tsahal, les 24 roquettes du Hezbollah ont été interceptées par les défenses aériennes.
De gros éclats d’obus sont tombés dans la vallée de Jezréel à la suite des interceptions, endommageant une grange dans une zone et blessant légèrement un homme dans une autre.
L’armée a indiqué qu’il n’y avait pas eu d’impact direct de roquettes lors de ces attaques, qui ont été revendiquées par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Selon Tsahal, la première salve tirée vers 1 heure du matin comprenait sept roquettes, un plus grand barrage de douze roquettes a été lancé peu avant 5 heures du matin et un troisième tir de cinq roquettes a eu lieu après 5 heures du matin.
Un homme d’une soixantaine d’années a été très légèrement blessé par des éclats d’obus à la suite d’une interception, selon les secouristes.
Le Hezbollah a également revendiqué le barrage lancé sur la vallée de Jezréel, affirmant avoir visé la base aérienne Ramat David de l’armée de l’air israélienne, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière libanaise, en tirant des dizaines de roquettes.
L’armée a mené samedi une vague de frappes aériennes contre quelque 400 cibles du Hezbollah au Liban, notamment des rampes de lancement de missiles, a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse tenue samedi soir. L’armée a déclaré avoir identifié les préparatifs du groupe terroriste chiite libanais en vue de lancer d’importantes attaques à la roquette contre Israël.
Tsahal a déclaré que ses grandes vagues de frappes aériennes avaient probablement fait échouer la majorité des lancements de roquettes prévus par le Hezbollah.
Au total, des milliers de rampes de lancement de projectiles ont été touchés par les frappes, a indiqué l’armée, qui a promis de continuer à frapper le Hezbollah pour « démanteler et dégrader » les capacités du groupe terroriste chiite libanais.
Parallèlement, les autorités ont imposé de nouvelles restrictions aux habitants du nord à partir de Haifa, alors que le pays se prépare à l’éventualité d’un assaut imminent à grande échelle du Hezbollah, après avoir subi de lourdes pertes lors des multiples attaques de ces derniers jours.
Relentless Israeli attacks on different towns and villages in south Lebanon. pic.twitter.com/VfW70406xC
— Ali Hashem علي هاشم (@alihashem_tv) September 21, 2024
Durant les combats, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant ont tenu des consultations sur la situation sécuritaire avec les ministres et les hauts responsables de l’establishment de la défense dans la nuit de samedi à dimanche.
Selon les nouvelles instructions émises par le Commandement du Front intérieur à l’intention des habitants du nord, les activités professionnelles et éducatives ne pourront avoir lieu que si un abri adéquat se trouve à proximité et peut être atteint à temps.
En outre, les rassemblements sont limités à 30 personnes à l’extérieur et à 300 personnes à l’intérieur.
S’exprimant avant le tir de roquettes sur la vallée de Jezréel, Hagari a déclaré qu’il pourrait y avoir d’autres changements dans les directives en fonction de l’évolution de la situation, et a averti que des roquettes pourraient être lancées sur Israël dans les heures à venir.
الاحتلال يشن غارات عنيفة مستمرة تستهدف عدة مناطق جنوب لبنان. pic.twitter.com/Fy2gcRkgMF
— فلسطين بوست (@PalpostN) September 21, 2024
« S’il y a d’autres changements, cette nuit ou demain, nous ferons une mise à jour immédiate. Il est possible que, dans l’immédiat, des roquettes et d’autres menaces soient lancées sur Israël. Nous vous demandons de suivre les directives du Commandement du Front intérieur », a-t-il déclaré.
Selon Tsahal, une centaine de roquettes ont été lancées samedi depuis le Liban sur le nord d’Israël. Le Hezbollah a revendiqué ces attaques.
Aucun blessé n’a été signalé à la suite de ces roquettes, mais la police a déclaré avoir reçu des rapports d’impacts de roquettes qui ont causé des dégâts et déclenché des incendies.
Le premier tir de barrage, vers 14 heures, en direction de Safed et de Kiryat Shmona, comprenait environ 25 roquettes. Au cours de l’heure suivante, un barrage de dix roquettes a été tiré sur la région d’Arab al-Aramshe, et 25 autres ont été lancées en direction du plateau du Golan.
Peu après 15 heures, un barrage de dix roquettes a été tiré sur la Haute Galilée, et à 15h19, vingt autres roquettes ont été lancées sur la même zone, selon l’armée.
Des messages sur les réseaux sociaux semblaient montrer plusieurs interceptions de missiles.
כ-25 רקטות נורו מלבנון, שריפות פרצו בשלושה מוקדים, דווח על נפילות | תיעוד יירוטים בצפת@ItayBlumental @CBeyar
(צילום: יובל אפריאט) pic.twitter.com/rPBoXNhyVp— כאן חדשות (@kann_news) September 21, 2024
Le chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar, a déclaré que ses troupes sont au plus haut niveau d’alerte possible.
« Nous continuons à maintenir le plus haut niveau de préparation possible dans l’armée de l’air. Surtout en défense, mais c’est le cas depuis un certain temps, et en attaque », a déclaré Bar lors d’une réunion avec les commandants de l’armée de l’air, dans une vidéo diffusée par Tsahal.
« Nous avons mis toutes les capacités de l’armée de l’air […] à disposition. Tout est prêt. Et maintenant, en fonction des évolutions, nous adoptons les plans les plus adaptés au contexte », a-t-il ajouté.
Samedi matin, l’Autorité de l’aviation israélienne a publié un NOTAM, ou « avis aux aviateurs », fermant l’espace aérien à partir de la ville côtière de Hadera et vers le nord.
Le NOTAM est valable pour 24 heures et ne concerne en grande partie que les vols de loisir et les vols agricoles.
Il ne s’applique pas aux vols d’urgence de l’armée, de la police, des pompiers, aux évacuations médicales ni aux vols desservant les plates-formes pétrolières.
L’aéroport de Ben Gurion n’a pas été affecté par la fermeture, car les vols commerciaux ne se rendent généralement pas au nord de Hadera pour atteindre l’aéroport situé non loin de Tel Aviv.
En outre, le chef du Commandement du Nord, le général de division Uri Gordin, a tenu une évaluation avec des officiers supérieurs dans le nord d’Israël, ce qui, selon l’armée, « fait partie de l’intensification des combats » contre le Hezbollah.
L’armée a indiqué que Gordin a rencontré les commandants des 300e « Baram » et 769e « Hiram » brigades régionales, ainsi que les commandants d’autres brigades et unités déployées dans le nord d’Israël.
« Ces derniers jours, les commandants des divisions et des brigades relevant du Commandement du Nord ont procédé à des évaluations de la situation et à des tournées supplémentaires dans la région, dans le cadre des préparatifs en vue de l’élargissement des combats dans la zone », a ajouté Tsahal.
Les combats de samedi ont eu lieu après qu’Israël a éliminé vendredi deux des principaux dirigeants du Hezbollah – Ibrahim Aqil et Ahmed Wahbi – et au moins 14 autres terroristes, dont de nombreux hauts commandants de la force Radwan, lors d’une frappe aérienne sur un immeuble résidentiel de Beyrouth, où les dirigeants du groupe terroriste s’étaient réunis pour une réunion dans une salle souterraine.
Aqil était le chef des opérations de la branche armée du Hezbollah, le commandant par intérim de sa force d’élite Radwan et le chef d’un plan d’invasion de la Galilée qui se dessinait depuis longtemps, tandis que Wahbi, ancien commandant de la force Radwan, était le chef de l’unité d’entraînement du groupe terroriste chiite libanais.
Cette frappe dévastatrice a porté un nouveau coup au mandataire iranien et a rapproché les parties d’une guerre totale, après onze mois d’attaques quotidiennes du Hezbollah contre le nord d’Israël.
Elle est également survenue quelques jours après l’explosion de milliers d’appareils électroniques d’éléments du Hezbollah – d’abord des bipeurs, puis des talkies-walkies – qui a tué plus de 30 de leurs terroristes et blessé des milliers d’autres. L’attaque a été imputée à Israël, qui se refuse à tout commentaire.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 502 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 78 éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a averti pendant des mois qu’il ne pouvait plus tolérer la présence du Hezbollah le long de sa frontière à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée, il se tournerait vers l’action militaire pour repousser le Hezbollah vers le nord et permettre aux quelque 70 000 personnes évacuées de rentrer chez elles en toute sécurité.