Des universitaires lancent un appel pour des professeurs anti-israéliens
155 universitaires et activistes des droits humains appellent à une libre critique d'Israël, mais parmi ceux qu'ils soutiennent se trouvent des profils problématiques
Cent-cinquante cinq universitaires américains, canadiens et australiens ont affirmé, dans un appel international relayé par Le Courrier de l’Atlas, « qu’ils continueront à critiquer ‘librement’ Israël, et à résister aux intimidations et dire tout le mal qu’ils pensent de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens ».
« Les signataires de cet appel, poursuit le même site, se sont élevés contre les attaques et licenciements récents d’universitaires tels que Marc Lamont Hill à Temple University (Philadelphie) aux Etats-Unis, et Tim Anderson à l’Université de Sydney, en Australie ».
Problème, parmi les faits reprochés aux deux personnes citées, courant août et décembre 2018, il apparaît que la notion de « critique d’Israël » ne recouvre pas exactement la teneur de leurs déclarations.
Marc Lamont Hill, par exemple, un professeur et commentateur politique sur la chaîne américaine de CNN a été renvoyé de cette chaîne après qu’un commentaire qu’il a tenu en privé, et qui appelait à une « Palestine libre du fleuve à la mer », a refait surface.
Ahmad, Jay Tharappel is an Indian-Australian and a great friend of Syria. He is under attack from zionists for wearing a Yemeni (Ansarallah) badge because it says 'Death to Israel'.
— tim anderson (@timand2037) August 13, 2018
Cette phrase, que le professeur a ensuite publiquement regretté d’avoir prononcée, est le slogan de mouvements extrémistes palestiniens, que dénient généralement toute droit à Israël d’exister.
« La Palestine du fleuve à la mer » était un slogan de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) créée en 1964, prônant la création d’un État palestinien entre le Jourdain et la mer Méditerranée et refusant le contrôle par Israël de tout territoire de la région, y compris contrôlé par Israël avant 1967. Il est ensuite devenu un slogan politique populaire utilisé par les Palestiniens qui refusent tout compromis avec Israël, y compris le groupe terroriste Hamas, qui appelle à la destruction d’Israël.
En Australie il est reproché à la deuxième personne citée dans l’appel, à savoir le professeur australien Tim Anderson, d’avoir défendu un collègue qui portait un badge sur lequel était inscrit « Mort à Israël » en anglais, rapporte le Sydney Morning Herald.
Tim Anderson, explique le même journal, soutient par ailleurs le dirigeant syrien Bashar al-Assad et le dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Il « a pris la défense de l’ancien membre du personnel de l’Université de Sydney et actuel candidat au doctorat, Jay Tharappel » qui arborait ce badge et qui est également un activiste pro-Syrien, compagnon de voyage de Tim Anderson en Corée du nord.
Au début du mois d’août 2018, Tim Anderson « a publié un article sur l’avenir de la Palestine, faisant valoir qu’Israël était un État d’apartheid et un ‘crime contre l’humanité’ qui ‘doit être démantelé’. » continue le SMH.
Les deux hommes ont fait l’objet d’une enquête interne de l’université de Sydney.
Un article plus récent du même quotidien australien fait état des dernières frasques du professeur.
Il raconte que Anderson a publié sur des réseaux sociaux, dont il est friand, et dans des diapositives de conférences « du matériel comprenant la croix gammée nazie sur le drapeau israélien ».