Deux officiers de Tsahal tués par des « tirs amis » près d’une base en Cisjordanie
Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar ont tiré en l'air vers un soldat lors d'une patrouille qu'ils ont pris pour un suspect. Se croyant attaqué, le soldat a tiré sur eux
Deux officiers d’une unité commando de l’armée israélienne ont été tués dans un accident de « tir ami » près d’une base militaire de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée israélienne.
Les officiers, tous deux membres de l’unité d’élite Egoz, effectuaient une patrouille autour de leur base, appelée Nabi Musa, au nord de la mer Morte, après un entraînement.
Peu après, ils ont identifié ce qu’ils pensaient être un individu suspect et ont tiré en l’air. Ensuite, un soldat de la même unité, qui était apparemment en patrouille à proximité, a tiré en direction des officiers – qu’il n’avait pas identifiés comme des militaires – croyant qu’il était sous le feu, tuant deux d’entre eux.
Les officiers, qui ont été identifiés plus tard comme étant le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar, ont tenté d’arrêter ce « suspect », lui demandant d’abord de s’arrêter, puis ont tiré des coups de semonce, selon l’armée.
Le troisième officier, entendant les coups de feu mais ne sachant apparemment pas qu’ils étaient tirés par des collègues soldats, a alors tiré en retour, les blessant mortellement tous les deux.
Les deux hommes ont été « mal identifiés et tués par erreur par des tirs israéliens », a indiqué l’armée dans un communiqué.
La veille, un individu s’est introduit dans la base de Nabi Mussa, qui doit son nom à un lieu de pèlerinage voisin, et y a volé du matériel militaire, notamment de puissantes lunettes de vision nocturne, a déclaré l’armée israélienne.
Les bases militaires sont régulièrement cambriolées et, pour lutter contre ce phénomène, l’armée a modifié en novembre sa politique de tir ouvert afin de permettre aux soldats d’utiliser la force mortelle pour arrêter les voleurs.
Qualifiant l’évènement de « douloureux et malheureux », le porte-parole de Tsahal, Ran Kochav, a déclaré jeudi matin à la radio Kan que l’armée allait enquêter sur les circonstances, mais qu’elle n’avait pas encore désigné d’officier pour diriger l’enquête.
Il a ajouté que le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, se rendrait jeudi matin à la base de la vallée du Jourdain pour rencontrer les commandants de l’unité afin de commencer l’enquête.
En présentant ses condoléances aux familles des officiers tués, Kohavi a déclaré que l’armée ferait preuve de compassion envers l’officier qui les a tués par erreur.
« Nous devrons soutenir l’officier, prendre soin de lui, montrer que nous le protégeons. Il a, bien sûr, fait cela accidentellement, et a entraîné la mort de ses amis », a déclaré Kochav.
Le ministre de la Défense Benny Gantz a exprimé ses condoléances aux familles des officiers décédés et a promis une enquête approfondie.
« Immense peine ce matin à l’annonce de la mort de deux officiers de l’unité Egoz », a déclaré le ministre de la Défense Benny Gantz dans un communiqué.
« L’armée israélienne mène actuellement une enquête approfondie et nous ferons tout pour qu’une telle tragédie ne se reproduise pas », a déclaré Gantz dans un communiqué.
En présentant ses condoléances « au nom de tout le peuple israélien », le Premier ministre Naftali Bennett a promis dans un communiqué que « les leçons qui s’imposent seront tirées ».
Bennett a également consolé les familles et a rappelé que leurs proches avaient « consacré les meilleures années de leur vie à la sécurité d’Israël et à la défense de la patrie. »
« Le peuple d’Israël tout entier pleure leur disparition », a-t-il ajouté.
Le malentendu mortel s’est produit mercredi en fin de journée, mais la censure militaire avait interdit la publication de tout détail tant que les familles des officiers n’avaient pas été prévenues.
Dans un premier temps, l’armée a seulement reconnu qu’un « évènement grave » avait eu lieu sur la base et a demandé aux Israéliens de s’abstenir de publier ou de spéculer sur l’évènement.
La semaine dernière deux pilotes israéliens avaient été tués lorsque leur hélicoptère, victime d’une défaillance technique, s’était abîmé en mer au large de Haïfa.
L’AFP a contribué à cet article.