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Diffusion de tracts néo-nazis près de Dijon, une enquête en cours

Le site internet "DemPart", toujours visible en France car hébergé aux États-Unis, offre la possibilité de télécharger le tract, conseillant de le photocopier pour le diffuser

Un exemple de tracts néo-nazis retrouvés dans les boîtes aux lettres d'au moins "une dizaine" d'habitants d'une commune proche de Dijon. (Crédit : capture d'écran YouTube/France 3)
Un exemple de tracts néo-nazis retrouvés dans les boîtes aux lettres d'au moins "une dizaine" d'habitants d'une commune proche de Dijon. (Crédit : capture d'écran YouTube/France 3)

Une enquête a été ouverte après la découverte de tracts néonazis dans les boîtes aux lettres d’au moins « une dizaine » d’habitants d’une commune proche de Dijon, avec des similitudes avec d’autres diffusions récentes ailleurs en France, a-t-on appris jeudi des autorités locales.

« En cette période très troublée, le mal revient (…) c’est très inquiétant. Je pensais que c’était révolu », a déclaré à l’AFP le maire DVG de Genlis (Côte-d’Or) Martial Mathiron, en annonçant le dépôt imminent d’une plainte.

L’élu de cette commune d’environ 5 300 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Dijon, a été contacté par « plus d’une dizaine d’habitants » mardi, lui signalant avoir découvert dans leur boîte aux lettres un tract ouvertement homophobe, antisémite et raciste.

Selon lui, il doit y avoir « une centaine de boîtes aux lettres concernées ». Intitulé « Message à nos compatriotes de race blanche », le tract appelle « l’homme blanc » à « rétablir la domination de la race blanche ».

Interrogé, le parquet de Dijon a indiqué qu’une enquête était en cours, sans pouvoir préciser le nombre de tracts en cause.

Interrogé sur les concordances entre ces tracts et d’autres diffusés récemment en Bretagne et dans le Jura, le procureur a indiqué que « des recherches (étaient) en cours pour d’éventuels recoupements ».

La préfecture de Côte-d’Or a confirmé à l’AFP avoir également saisi le parquet, sans plus de commentaires.

Le tract renvoie au site internet « DemPart » (pour « Démocratie Participative »), que la justice avait demandé de bloquer fin 2018 à la suite de multiples condamnations sur des propos négationnistes, racistes, homophobes et antisémites.

Le négationniste français Vincent Reynouard. (Capture d’écran : YouTube ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le site, toujours visible en France car hébergé aux États-Unis, appelle notamment à soutenir le négationniste français Vincent Reynouard, arrêté le 10 novembre 2022 en Ecosse après de multiples condamnations par la justice française. Il offre la possibilité de télécharger le tract, conseillant de le photocopier pour le diffuser en pleine nuit, la tête masquée et les mains gantées.

Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a ouvert le 1er juin une enquête après la publication le 12 mai d’un tract par le site internet de Démocratie participative (DP) dans un article intitulé « Imprimez notre dernier tract ! Département d’éveil racial du peuple ».

L’enquête vise la provocation publique à la violence, à la haine, à la discrimination à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race, une religion, ainsi que la provocation directe non suivie d’effet à commettre une atteinte à la vie ou l’intégrité physique aggravée.

La complicité a également été retenue pour les deux infractions. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine.

La publication de ce tract avait été signalée à la justice par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) le 30 mai. Des tracts antisémites ont également été trouvés jeudi dans des boîtes aux lettres à Mulhouse (Haut-Rhin) : « Ce sont des tracts ordurieux, injurieux, avec des croix gammées aux quatre coins. On y voit les thématiques chères aux suprémacistes blancs, aux extrémistes de droite qui ne supportent pas la diversité », a précisé l’adjoint à la sécurité de la mairie de Mulhouse, Paul Quin.

« C’est sans doute pour surfer sur la vague d’indignation dans les quartiers. C’est déplorable, lamentable. C’est le degré zéro de la réflexion politique », a-t-il ajouté.

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