Disparition d’étudiants mexicains : Tomás Zerón veut l’asile en Israël
Le Mexique a souligné que bien qu'il n'existe pas de traité d'extradition avec Israël, les deux pays "sont obligés d'agir comme s'il y en avait un"
Tomás Zerón, un ancien haut responsable mexicain recherché dans le cadre d’une enquête sur la disparition de 43 étudiants en 2014, réclame l’asile politique à Israël, a indiqué jeudi le ministre mexicain des Affaires étrangères.
Ce dossier, connu sous le nom d’affaire Ayotzinapa porte sur la collusion présumée de la police mexicaine avec des trafiquants de drogue pour agresser, kidnapper et faire disparaître 43 étudiants.
Zerón, actuellement en fuite en Israël « essaie d’y obtenir l’asile en arguant qu’il est persécuté », a affirmé le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard lors de la conférence quotidienne matinale du président mexicain.
La stratégie de défense de l’ancien haut fonctionnaire mexicain rend la procédure d’extradition « plus longue », a précisé M. Ebrard.
Le ministre des Affaires étrangères a souligné que bien qu’il n’existe pas de traité d’extradition entre le Mexique et Israël, les deux pays « sont obligés d’agir comme s’il y en avait un ».
Ils travaillent sur la base d’un accord de coopération et d’assistance juridique dérivé des pactes internationaux qu’ils ont signés « pour des délits délits de cette nature contre les droits de l’homme ».
Zerón a fui le Mexique et est recherché par Interpol depuis juin 2020. Il était à la tête de l’Agence d’investigation criminelle de l’ancien Bureau du procureur général (PGR) au moment des faits.
Il est accusé d’avoir torturé certains suspects, de séquestrations et du détournement de quelque 55 millions de dollars de fonds publics alors qu’il était fonctionnaire du gouvernement de l’ancien président Enrique Peña Nieto (2012-2018).
Selon le « Projet Cartel », une enquête journalistique internationale publiée en décembre, Tomas Zerón aurait fui en Israël avec l’aide de ses contacts dans l’industrie de la sécurité de ce pays, où il se serait rendu malgré les restrictions imposées par l’actuelle pandémie.
Mexico a informé Israël en septembre qu’il existe un mandat d’arrêt international pour Zeron.
« Le Mexique va sortir gagnant dans cette affaire », a prédit le ministre mexicain.