Dix mois après s’être immolé par le feu, Itzik Saidyan peut à nouveau marcher
L'ancien combattant Golani, atteint du trouble de stress post-traumatique, a subi plus de 30 opérations et est désormais en voie de guérison

Une dizaine de mois après qu’un ancien combattant de Tsahal atteint du trouble de stress post-traumatique s’est publiquement immolé par le feu, il marche à nouveau, à la grande surprise des médecins.
Itzik Saidyan a été si gravement brûlé après s’être immolé devant un bureau du ministère de la Défense en avril dernier que les médecins étaient sceptiques quant à sa survie. Mais après plus de 30 opérations, de grands progrès sont apparus.
« C’est une sorte de miracle qu’il ait survécu. Avec de telles brûlures, les chances sont contre vous », a déclaré au Times of Israël le professeur Josef Haik, chef du centre des grands brûlés de l’hôpital Sheba. « Nous sommes déterminés à utiliser sa seconde chance de vie du mieux que nous pouvons, et à notre grande joie, il se rétablit de manière étonnante. »
Saidyan est resté dans l’unité du professeur Haik depuis la nuit où il s’est immolé. L’équipe médicale de Sheba a surmonté des obstacles majeurs, Saidyan ayant à peine quelques centimètres carrés de peau saine sur son corps.

« Quand il est arrivé, il avait des brûlures sur 97 % » de la surface de son corps, a dit Haik. Il est arrivé environ une demi-heure après l’événement. Il avait déversé sur lui beaucoup de liquide inflammable, et il y avait mis le feu.
« Les brûlures étaient si profondes à certains endroits qu’elles atteignaient les os, le seul endroit où nous pouvions « récolter » de la peau était la plante de ses pieds.
« Il a perdu d’énormes quantités de muscles en raison du long processus de guérison et de l’isolement au lit, mais à présent il marche. Ses plaies sont presque complètement guéries, et il fait beaucoup de réadaptation », a poursuivi le Professeur Haik. « Il a un lit vertical qui donne l’avantage d’une progression ambulatoire précoce et permet un retour à la position verticale même s’il est ventilé, aidant à l’équilibre et à la prévention d’escarres. »
Saidyan est hospitalisé depuis qu’il s’est immolé devant les bureaux du Département de réhabilitation pour les soldats handicapés, à Petah Tikva, après des années de vaine lutte pour recevoir toute l’attention que son cas nécessitait. En septembre, il est sorti de son coma, et reçoit depuis lors un soutien psychologique ainsi que de l’assistance pour son rétablissement physique.
Son geste a amené le ministère de la Défense des anciens combattants blessés à examiner de plus près les dossiers qui lui sont soumis.
L’Association des anciens combattants de Tsahal a déclaré que Saidyan s’était senti frustré par la manière dont le traitement de son dossier avait été l’objet. Le ministère de la Défense lui avait reconnu 25 % d’invalidité en raison de son trouble de stress post-traumatique, alors qu’ il avait demandé 50 % d’invalidité. Le ministère avait refusé, disant qu’au moins une partie de son état était due à un traumatisme subit dans son enfance, et non par son service militaire.

Saidyan a servi dans la brigade d’infanterie Golani pendant l’Opération Bordure Protectrice de 2014. Il a participé à la bataille de Shujaiyya, un quartier de la ville de Gaza qui a connu les affrontements parmi les plus violents du conflit.
Parmi les traitements dont il a bénéficié, certains ont utilisé une technologie innovante développée en Israël.
« Nous avons réalisé des substituts de peau à l’aide de kératinocytes, une invention israélienne qui forme une couche protectrice et crée de petits morceaux de peau qui s’étendent pour former du nouveau tissu cutané. », a déclaré le Professeur Haik.
Pour le professeur Josef Haik, la prise en charge de l’ancien combattant a été particulièrement émouvant.
« Il a l’âge de mon fils, je ressens une grande d’implication avec ce patient », a-t-il commenté. « Mon fils a un ami qui a été tué dans le même événement à Gaza qui a causé le syndrome de stress post-traumatique de Saidyan. »
Il s’émerveille de cette guérison qu’il scrute chaque jour lorsqu’il se rend dans son unité de l’hôpital Sheba.
« J’ai traité plus de 6 000 patients hospitalisés pour brûlures et je peux seulement compter sur deux mains le nombre de personnes que nous avons pu sauver », a déclaré le professeur Haik.