Douleurs et beautés de la vie à l’honneur du 26e DocAviv de Tel Aviv
Comme chaque année, le festival du film documentaire va projeter durant une semaine un ensemble d'oeuvres israéliennes et venues du monde entier
C’est une période compliquée pour l’événementiel, mais le festival du film documentaire DocAviv de Tel Aviv tient le cap pour sa 26e année, et aura lieu du 23 mai au 1er juin prochain à la cinémathèque de Tel Aviv en même temps que dans plusieurs cinémas de la ville.
« Nous y travaillons depuis un an », explique la directrice artistique Karin Rywkind Segal, qui a déjà connu des moments difficiles, à commencer par la pandémie de coronavirus durant laquelle le festival s’est tenu en ligne.
Cette année, l’équipe du festival a eu à cœur de bâtir un programme qui rende hommage aux victimes – mortes ou otages – des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre, avec un grand nombre de documentaires israéliens, certains réalisés ces tout derniers mois.
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Il y a également des documentaires venus d’ailleurs qui s’interrogent sur ces autres cultures, nationalités ou coutumes, fenêtres d’une heure et plus sur d’autres réalités de la vie.
Parmi ces films, évoquons, dans la bien-nommée catégorie « Optimiste » de DocAviv, « Billy & Milly, an Otter Love Story », l’histoire magnifiquement filmée et racontée de Billy et Susan, un couple des îles Shetland, archipel écossais d’une beauté rigoureuse situé entre les Orcades, les îles Féroé et la Norvège, la partie la plus au nord du Royaume-Uni.
Ce film de 78 minutes du National Geographic raconte l’histoire de Billy, homme d’âge moyen, qui trouve un jour Milly, un bébé loutre échoué devant leur maison, et commence à s’occuper d’elle.
L’attention et l’affection dont témoigne Billy envers Milly est le miroir de ses propres besoins émotionnels, magnifiquement décrits et racontés par Susan, la femme de Billy, qui n’en dit jamais trop sur leur vie personnelle.
C’est un film de nature à apaiser les douleurs et le chagrin ressentis par tant de personnes en Israël, par son évocation de la perte mais aussi du renouveau, avec en fond des images spectaculaires de la mer et des îles Shetland.
« Il est rare que les documentaires traitent de sujets amusants », explique Rywkind Segal avant la projection. « Quelqu’un m’a appelé pour me dire : ‘Regarde ça, ça va te faire du bien’. »
Promesse tenue.
Dans la catégorie « Optimistes », toujours, citons « Rabbi Capoeira », le dernier film du cinéaste Barak Heymann qui parle d’un studio de capoeira et de hip-hop situé non loin du quartier ultra-orthodoxe de Bnei Brak, ou encore « Sapir », à propos du tout premier arbitre de football transgenre d’Israël.
Il y a aussi « Acre Wall Jumpers », film de Donna Naor Hacohen et Firas Roby sur les adolescents et jeunes d’Akko qui passent leurs journées d’été à plonger depuis les anciens murs de la ville dans les eaux profondes de la mer Méditerranée.
Le festival présente également des oeuvres récompensées et des nouveautés israéliennes basées sur des personnages ou des histoires bien connus, comme « High & Low : John Galliano », à propos du créateur de mode ou encore « The Stones & Brian Jones », qui raconte les dessous de l’histoire des Rolling Stones.
On citera aussi « Frida », un nouveau documentaire sur l’artiste Frida Kahlo, et « Sorry/Not Sorry », à propos de l’humoriste Louis C.K. et les soupçons d’inconduite sexuelle qui pèsent sur lui.
Parmi les autres films primés retenus par le festival, citons « Vista Mare », sur les coulisses d’une station balnéaire italienne, « Black Snow », ou l’histoire vraie d’une femme au foyer sibérienne lanceuse d’alerte et enfin « Monogamia », qui parle de la façon d’entretenir l’étincelle dans une relation affective.
Si vous souhaitez prendre de la distance avec la réalité israélienne, essayez « Wilding », l’histoire d’un couple d’Anglais qui laisse la nature reprendre ses droits sur la propriété dont ils ont hérité, ou encore « Menus-Plaisirs Le Troisgros », un film extravagant d’une durée de quatre heures sur un restaurant trois étoiles Michelin situé au beau milieu de la campagne française.
Il y a aussi des films plus difficiles, comme « L’ombre du commandant », de Daniela Völker, témoin de la rencontre entre le fils du commandant d’Auschwitz et un rescapé juif. L’idée de ce documentaire, lauréat du prix Yad Vashem, est venue de Maya Lasker-Wallfisch, fille d’un rescapé de la Shoah, qui a contacté Völker, cinéaste germano-argentin, pour réaliser le film.
La cinéaste israélienne Jasmine Kainy présentera, elle, en avant-première son tout dernier film, « Rise from October 7 », à propos de la famille Gad du kibboutz Beeri, qui a survécu aux attaques terroristes du Hamas de ce Shabbat noir.
Il y a aussi « Hostages », de Doki Dror et Itay Landsberg, dont la trame est alimentée par des entretiens avec des spécialistes des libérations d’otages et des échanges de prisonniers au cours de l’histoire israélienne.
Pour les billets et le détail des projections et événements de DocAviv, rendez-vous sur le site Internet de DocAviv.
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