Douze ans de prison pour le chef de la sécurité d’El Al pour contrebande de cocaïne
Rami Yogev a admis avoir « fermé les yeux » sur la possible présence de drogue dans des sacs introduits à l'aéroport

Le tribunal de Tel Aviv a condamné, mardi, Rami Yogev, ex-haut responsable de la sécurité de la compagnie aérienne nationale El Al, à 12 ans de prison assortis d’une probation de 24 mois, pour son implication dans un réseau de contrebande qui a introduit 150 kilogrammes de cocaïne dans le pays.
Le juge Mordechai Levy a déclaré lors du prononcé de la peine qu’il s’agissait de « l’une des plus graves affaires de drogue que le pays ait jamais connues ».
L’accusé, a-t-il dit, « a gravement entamé la confiance de la population dans les services de sécurité ».
Yogev a été inculpé en 2019 en même temps que huit autres suspects. Il a été reconnu coupable à l’issue d’un plaider-coupable et a admis que, même s’il ne savait pas précisément ce que renfermaient ces bagages, il avait « fermé les yeux » sur l’éventualité d’une contrebande de stupéfiants.
Il a été reconnu coupable de complot en vue de commettre un crime et de trois chefs d’accusation de contrebande pour l’introduction de 18 kilogrammes de drogue. Quatorze autres chefs d’accusation ont été retirés de l’acte d’accusation.
Yogev travaillait comme agent de liaison de haut rang pour la sécurité d’El Al, dont il était également le responsable sécurité à l’étranger. Ses fonctions lui permettaient d’accéder aux zones restreintes de l’aéroport Ben Gurion et de contourner les points de contrôle de sécurité, ont expliqué les procureurs.
L’un des neuf suspects est devenu témoin de l’État dans cette affaire.
Selon les actes d’accusation, les suspects ont introduit, au total, 150 kilogrammes de cocaïne provenant d’Afrique du Sud en 10 opérations reparties sur une période de plusieurs mois.
La drogue, qui se trouvait dans des bagages à main, passait discrètement la sécurité à Johannesburg avant d’être transportée par un complice sur des vols à destination d’Israël. A l’aéroport Ben Gurion, le bagage à main était remis à Yogev à l’ouverture des portes de l’avion : il lui faisait passer la sécurité avec lui et l’introduisait ensuite sur le territoire israélien.
Les procureurs ont écrit à propos de Yogev qu’il « avait violé de manière flagrante et répétée la confiance qui lui avait été accordée dans le cadre de ses fonctions ».
Yogev et trois autres personnes avaient été interpellées en novembre 2019, après la découverte de drogue dans le bagage à main de l’un des suspects, à son arrivée de Johannesburg.
Les détails de l’affaire ont été révélés suite au refus d’un juge du tribunal de première instance de Rishon Lezion d’accorder à la police une ordonnance de bâillon.