Ehud Barak averti par le Shin Bet d’une possible agression iranienne contre lui
Le chef du service de sécurité a eu un entretien inhabituel avec l'ex-Premier ministre, selon un reportage télévisé ; sa sécurité aurait été renforcée en Israël et à l'étranger
Le chef des services de sécurité nationaux du Shin Bet a rendu visite, la semaine dernière, à l’ancien Premier ministre Ehud Barak à son domicile pour évoquer la sécurité personnelle de ce dernier dans un contexte d’inquiétudes portant sur de possibles agressions de l’Iran à l’encontre de hautes personnalités israéliennes qui se rendent à l’étranger, dont il fait partie.
Cette rencontre inhabituelle entre Barak – qui est également ancien ministre de la Défense et ancien chef d’Etat-major – et Nadav Argaman, qui a été pour la première fois annoncée par la chaîne Hadashot lundi soir, a eu lieu à l’improviste.
Barak voyage fréquemment à l’étranger et n’a aucun garde du corps assigné.
Barak, une personnalité renommée en Israël et à l’étranger, ne bénéficie d’aucune mesure personnelle de sécurité depuis plusieurs années en raison d’une décision controversée prise par une commission ministérielle.
Il emmène parfois avec lui une arme de poing, a précisé le reportage télévisé.
Ni Barak ni le Shin Bet n’ont répondu à une demande de commentaires.
Le chef d’Etat-major actuel de l’armée, Gadi Eizenkot, s’était également rendu au domicile de Barak, il y a six mois, suscitant les critiques pour cet entretien sortant de l’ordinaire.
Les responsables iraniens appellent régulièrement à la destruction de l’Etat d’Israël, et le chef suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, a récemment juré que l’Etat juif périrait « bientôt ».
La sécurité aurait été récemment renforcée dans les structures israéliennes et juives de plusieurs pays dans un contexte d’inquiétudes portant sur d’éventuelles attaques de Téhéran en riposte aux frappes israéliennes sur des cibles iraniennes en Syrie.
La République islamique a promis de manière répétée de se venger de l’Etat juif après le raid aérien mené sur la base militaire T-4 en Syrie – qui a été largement attribuée à Israël – le 9 avril, qui avait fait au moins 7 morts parmi des membres des Gardiens de la révolution et notamment un haut-responsable du programme de drones du groupe. L’Iran avait utilisé cette même base pour lancer une attaque au drone transportant des explosifs sur le territoire israélien au mois de février. L’engin avait été abattu.
Au mois de mai, environ 20 roquettes avaient été lancées vers des bases militaires israéliennes par les Iraniens depuis le sud de la Syrie, amorçant la plus importante confrontation directe de l’histoire entre Jérusalem et Téhéran. Les avions-chasseurs israéliens avaient pris pour cible de nombreux sites contrôlés par la République islamique dans toute la Syrie.
En réponse, Israël avait lancé une vaste campagne de riposte, frappant des bases iraniennes présumées pendant des heures.
Israël a aussi été accusé d’avoir mené des frappes en Syrie sur un dépôt d’armement appartenant aux Gardiens de la révolution d’élite iraniens. Huit Iraniens avaient figuré parmi les 15 combattants pro-régime tués.
Le Hezbollah, groupe mandataire de la République islamique, est considéré comme responsable d’attentats contre des Israéliens à l’étranger ayant causé des douzaines de morts au cours des années.
C’est l’Iran qui avait orchestré l’attentat à la bombe du 18 juillet 1994 qui avait détruit le siège de l’AMIA (Association mutualiste Israël-Argentine) et qui avait fait 85 morts et 300 blessés.