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Analyse

Elections : Des millions de $ de fonds publics pour une campagne « tous azimuts »

Les partis ont reçu des fonds publics en forte hausse pour leur permettre de présenter leurs candidats pour la 3e fois en un an. Et la plupart d'entre eux économisent

Raoul Wootliff

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

  • Affiche de campagne électorale de Kakhol lavan montrant le chef du parti Benny Gantz et le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec un slogan en hébreu disant "Netanyahu ne se soucie que de lui-même", le 18 février 2020. (Miriam Alster/FLASH90)
    Affiche de campagne électorale de Kakhol lavan montrant le chef du parti Benny Gantz et le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec un slogan en hébreu disant "Netanyahu ne se soucie que de lui-même", le 18 février 2020. (Miriam Alster/FLASH90)
  • Panneaux d'affichage de campagne électorale pour le Likud et le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le président de Kakhol lavan Benny Gantz, à Tel Aviv le 24 février 2020. (Flash90)
    Panneaux d'affichage de campagne électorale pour le Likud et le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le président de Kakhol lavan Benny Gantz, à Tel Aviv le 24 février 2020. (Flash90)
  • Un panneau d'affichage portant la mention "Seul un grand Likud empêchera un gouvernement de gauche", dans le cadre de la campagne électorale du Likud, vu près des affiches électorales des dirigeants du parti Kakhol lavan Yair Lapid et Benny Gantz, à Tel Aviv, le 11 septembre 2019. (Alster/Flash90)
    Un panneau d'affichage portant la mention "Seul un grand Likud empêchera un gouvernement de gauche", dans le cadre de la campagne électorale du Likud, vu près des affiches électorales des dirigeants du parti Kakhol lavan Yair Lapid et Benny Gantz, à Tel Aviv, le 11 septembre 2019. (Alster/Flash90)
  • Un panneau d'affichage de campagne électorale montre le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, à Tel Aviv, le 24 février 2020. (Flash90)
    Un panneau d'affichage de campagne électorale montre le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, à Tel Aviv, le 24 février 2020. (Flash90)
  • Une affiche de campagne d'Yisrael Beytenu sur l'autoroute Ayalon à Tel Aviv montrant le chef du parti, Avigdor Liberman, le 21 janvier 2020. (Miriam Alster/Flash90)
    Une affiche de campagne d'Yisrael Beytenu sur l'autoroute Ayalon à Tel Aviv montrant le chef du parti, Avigdor Liberman, le 21 janvier 2020. (Miriam Alster/Flash90)
  • Une affiche de la campagne électorale de Kakhol lavan à Tel Aviv montre des images du Premier ministre Benjamin Netanyahu, de la ministre de la Culture Miri Regev et de l'Education Rafi Peretz, le 24 février 2020. (Flash90)
    Une affiche de la campagne électorale de Kakhol lavan à Tel Aviv montre des images du Premier ministre Benjamin Netanyahu, de la ministre de la Culture Miri Regev et de l'Education Rafi Peretz, le 24 février 2020. (Flash90)

Le 11 décembre 2019, dans son acte final après l’expiration du délai de minuit pour sortir de l’impasse de la coalition, la 22e Knesset a adopté une loi fixant une nouvelle élection pour le 2 mars. Dans le même temps, en adoptant cette loi, les membres de la Knesset ont également voté pour se donner des dizaines de millions de shekels de plus que lors des campagnes précédentes à dépenser pour bombarder le public de nouveaux messages pour les élections.

La loi convoquant cette troisième élection en un an – le seul texte de loi adopté par le Parlement qui n’a pas duré longtemps – a augmenté le financement public des campagnes des partis politiques de quelque 61 millions de shekels (15 millions d’euros), chaque parti bénéficiant d’une augmentation d’environ 34 %.

Les législateurs ont fait valoir que les sondages nationaux répétés avaient amené les petits partis à accumuler des dettes considérables, et qu’ils avaient besoin de fonds supplémentaires à la fois pour payer ces dettes et pour financer leurs nouvelles campagnes.

Mais l’augmentation des fonds est allée à tous les partis, indépendamment de leurs dettes, les plus grands partis – Kakhol lavan et le Likud – ayant chacun gagné plus de 15 millions de shekels supplémentaires (environ 4 millions d’euros) pour porter leur total à plus de 60 millions (environ 15 millions d’euros) de fonds publics, selon une étude récente du Dr Assaf Shapira de l’Institut israélien de la démocratie.

Benny Gantz lors d’une session de la Knesset à Jérusalem, le 11 décembre 2019. (Crédit : Gali TIBBON / AFP)

Et aujourd’hui, alors que les partis prennent note d’un sentiment d’apathie à l’égard des élections à venir, la plupart d’entre eux ont économisé le budget ainsi accru pour les tous derniers jours de la campagne. Un initié du secteur et un vétéran des campagnes ont estimé que certains partis ont conservé plus de 90 % de leur budget pour les efforts de campagne prévus dans les derniers jours, qui comprennent les opérations sur le terrain le jour du scrutin, les événements publicitaires de dernière minute et la publicité, à la fois en ligne et via des panneaux d’affichage dans tout le pays.

« Le poste budgétaire numéro un est la publicité », ont-ils déclaré, en demandant de ne pas être nommés en raison de contrats en cours pour les prochaines élections.

Lors des élections de septembre, la plupart des partis ont réservé la majorité de leurs budgets publicitaires pour les deux dernières semaines, avant de bombarder le pays des visages les plus sérieux des politiciens qui sollicitaient le vote du public. « Cette fois, ce sont les cinq, quatre, voire trois derniers jours », ont-ils déclaré.

Les sites Internet israéliens accueillent depuis des semaines des campagnes en ligne de partis de tout l’éventail politique et certains partis – notamment Meretz et Yisrael Beytenu – ont déjà investi des fonds importants dans des panneaux publicitaires, « mais », a prédit le vétéran des campagnes, « nous sommes sur le point de voir une augmentation sérieuse, sur tous les fronts ».

Ils ont déclaré que l’augmentation du financement aurait « certainement » un effet sur la quantité de publicité, mais ont ajouté que les prix ont également augmenté en raison de la demande accrue.

Une affiche électorale du parti Kakhol lavan montre son candidat Benny Gantz et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec un slogan en hébreu disant « Netanyahu ne se soucie que de lui-même », à la veille des élections israéliennes, le 18 février 2020. (Miriam Alster/Flash90)

Les calculs des financements électoraux alloués aux partis politiques sont basés sur des « unités de financement » dont le montant est déterminé par une commission publique dirigée par un juge, et mis à jour périodiquement en fonction du taux d’inflation. Cette unité s’élève actuellement à 1 388 600 shekels (environ 347 000 euros).

Les partis se voient attribuer des unités en fonction du nombre de sièges qu’ils ont gagnés lors de la dernière élection plus le nombre de sièges qu’ils gagneront lors de la prochaine (le financement intégral n’est attribué qu’après l’élection et les partis doivent compter sur des dons ou des prêts en fonction des résultats prévus), plus une unité supplémentaire. Les partis qui obtiennent plus de 1 % des voix obtiennent au moins une unité, même s’ils ne franchissent pas le seuil électoral et ne remportent aucun siège.

« Jusqu’en 1994, la commission des Finances de la Knesset était chargée de déterminer l’unité de financement. Elle a augmenté le montant à maintes reprises et a suscité des critiques publiques et juridiques qui ont finalement conduit à une modification de la loi. Le transfert de ces pouvoirs à une commission publique a en effet entraîné une réduction de l’unité de financement, qui est passée d’un maximum de 1,8 million de shekels (en valeur 2012) en 1997, à un peu moins de 1,4 million de shekels pour toutes les récentes campagnes électorales », indique M. Shapira dans son étude.

Incapables d’augmenter directement la somme de l’unité de financement fixée par la commission publique, les députés ont néanmoins trouvé un moyen de se donner une augmentation pour les élections de mars 2020 en introduisant un amendement temporaire à la loi sur le financement des partis politiques qui multiplie par 1,31 le nombre de sièges précédemment gagnés et ceux prévus afin d’établir le nombre d’“unités de financement” que chaque parti reçoit. L’amendement a également modifié le financement supplémentaire d’une unité que chaque parti reçoit, quel que soit le nombre de sièges qu’il remporte, pour le porter à 1,81 unité.

Un homme ultra-orthodoxe passe près d’un panneau d’affichage du Likud pour les prochaines élections générales en Israël, le 17 février 2020, montrant les portraits (de gauche à droite) du général à la retraite Benny Gantz, chef de l’alliance politique Kakhol lavan et d’Ahmad Tibi, membre de la Knesset pour la Liste arabe unie, avec une légende qui dit : « Gantz n’a pas de gouvernement sans Tibi ». (Ahmad Gharabli/AFP)

Selon les calculs de Shapira basés sur les projections actuelles, alors que le financement total de l’État pour les partis lors de l’élection de septembre 2019 s’élevait à 178 435 000 de shekels (environ 44 millions d’euros), la présente élection va verser 239 304 381 de shekels (près de 60 millions d’euros) dans les caisses des partis, soit une augmentation de 60 869 381 de shekels.

Kakhol lavan, par exemple, passera des 47 906 700 de shekels qu’il a reçus la dernière fois à 63 452 077 de shekels. Le Likud passera de 46 518 100 de shekels à 61 633 011 de shekels.

La Liste arabe unie, qui devrait conserver ses 13 sièges lors des prochaines élections, passera de 19 440 400 de shekels à 26 161 224 de shekels.

Une affiche de la campagne de la Liste arabe unie a été affichée le 16 février 2020 à Bnei Brak, en yiddish : « Votre vote contre le décret d’enrôlement ». (Liste arabe unie)

Les partis de taille moyenne comme Yahadout HaTorah et Yamina, qui ont tous deux remporté sept sièges en septembre et devraient en obtenir environ huit cette fois-ci, passent d’environ 12 millions de shekels à 17 millions de shekels.

De l’autre côté de l’échiquier politique, le parti d’extrême droite Otzma Yehudit, qui n’a pas réussi à franchir le seuil électoral en septembre mais a obtenu 1,4 % des voix, passerait de 1 388 600 de shekels, soit une unité de financement, à 1 819 066 de shekels, s’il obtient également plus de 1 % cette fois-ci.

Ces fonds supplémentaires semblent maintenant devoir se traduire par un bombardement de publicités dans les derniers jours avant le vote national du 2 mars, à la fois en ligne et dans les rues.

Tout en refusant de divulguer le montant des nouveaux fonds dépensés jusqu’à présent et la répartition de leurs budgets, un certain nombre de partis ont admis que la plupart de leurs budgets avaient été conservés.

« Nous avons fait de grosses dépenses avant les derniers sondages d’opinion de jeudi », a déclaré un responsable de campagne, « mais nous allons véritablement mettre le paquet par la suite ».

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