Émeutes: le chef de la police approuve l’utilisation de balles de faible calibre
Kobi Shabtai a aussi approuvé l'utilisation de drones porteurs de gaz lacrymogène et autorise les policiers à décider d'utiliser des matraques sans l'ordre d'un supérieur
À la suite des émeutes et des troubles qui ont balayé plusieurs villes mixtes juives et arabes, le mois dernier, le commissaire de police, Kobi Shabtai, a approuvé l’utilisation d’une forme controversée de munitions réelles, comme méthode de contrôle des foules en Israël, a rapporté la chaîne Kan dimanche.
Selon le reportage, Shabtai a approuvé l’utilisation de balles Ruger de faible calibre, un type de munition normalement utilisé pour la dispersion des émeutes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, car il est considéré comme moins mortel que les balles de plus gros calibre généralement utilisées par les militaires. Cependant, ces munitions peuvent tuer, surtout si elles sont mal utilisées. L’utilisation de cet arme controversée a été citée comme une cause de décès de Palestiniens lors d’affrontements avec les troupes israéliennes.
La décision de la police était apparemment l’officialisation d’une politique déjà en vigueur. La police a utilisé des fusils Ruger pendant les émeutes du mois dernier à au moins une occasion, abattant un homme dans les jambes, alors qu’il tentait de lancer une bombe incendiaire, vers une salle municipale à Lod.
Cependant, jusqu’à présent, cette munition n’avait été officiellement utilisée comme méthode de dispersion des émeutes qu’en Cisjordanie, ainsi qu’à Jérusalem-Est où elle avait été utilisée pendant une période de violents affrontements à l’automne 2015.
Le reportage indique, que les policiers stationnés à proximité, du défilé controversé de drapeaux nationalistes, dans la vieille ville de Jérusalem, la semaine dernière, avaient été armés de Ruger dans un contexte de crainte de violence.
Selon Kan, l’utilisation du fusil par les officiers sur le terrain nécessitera l’approbation d’officiers de haut rang.
La police n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur ce reportage.
Selon Kan, Shabtai a également approuvé l’utilisation de drones qui dispersent les gaz lacrymogènes comme méthode de contrôle de la foule et a déclaré que l’utilisation des matraques, serait désormais laissée, à la discrétion de chaque policier plutôt qu’à celle des officiers supérieurs.
Dimanche également, M. Shabtai a soumis un rapport préliminaire, au ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, sur les violences entre la police et les habitants, samedi, dans la ville de Deir al-Asad, dans la ville arabe du nord du pays. Une personne a été grièvement blessée et quatre officiers plus légèrement.
Les affrontements ont eu lieu après que des officiers ont répondu à des signalement de coups de feu lors d’un mariage dans la ville arabe du nord de Deir al-Asad. Les tirs de célébration sont un phénomène courant lors de certaines célébrations dans la communauté arabe.
Selon Kan, le rapport de M. Shabtai indique que les agents n’ont compris que la fusillade avait lieu lors d’un mariage qu’à leur arrivée sur les lieux et qu’ils ont tiré en l’air parce qu’ils estimaient que leur vie était en danger.
Un résident local de 43 ans a été grièvement blessé par balle. Des témoins oculaires ont affirmé que la police avait ouvert le feu sur cet homme, Muhammad Amar.
Quatre policiers ont été légèrement blessés, l’un d’eux ayant été touché par une pierre lancée depuis un bâtiment, et deux voitures de police ont été incendiées au cours des affrontements.