Emmy Awards 2021: tous les nominés juifs, de Jurnee Smollett à Michael Douglas
S'il n'y a pas de série manifestement et ouvertement juive au menu, il y a un grand nombre de lauréats potentiels - et les Afro-américaines ne sont pas en reste
JTA — Lors des derniers Emmy Awards, « Schitt’s Creek, », la comédie sur un père et un fils Juifs, le duo formé par Eugene et Dan Levy, avait enchanté la soirée, remportant tous les prix des catégories « comédie » pour sa sixième et sa septième saison. S’il n’y a pas, cette année, de grande série juive à saluer pour une performance exceptionnelle, il y a encore une flopée de nominés Juifs dont les noms ont été annoncés mardi.
Les actrices afro-américaines juives ouvrent le bal
Jurnee Smollett est pour la toute première fois nominée pour les Emmy en tant que premier rôle dans une série dramatique pour son interprétation de Letitia « Leti » Lewis dans « Lovecraft Country ». Si la première saison n’aura pas de suite – et qu’elle a contenu une part d’intrigue que certains spectateurs ont considéré comme antisémite – la série, diffusée sur HBO, peut se vanter d’avoir obtenu 18 nominations.
Lorsqu’elle était petite fille, Smollett avait fait ses débuts dans « La fête à la Maison ». Elle avait ensuite tenu le premier rôle dans la sitcom « On Our Own », diffusée sur ABC, aux côtés de ses cinq frères et sœurs.
« On suivait tous notre scolarité dans la même caravane. On avalait des saucisses piquantes et des bagels tous les matins – très afro-américain et très juif de notre part », plaisante-t-elle.
Tracee Ellis Ross a été sélectionnée dans la catégorie meilleur actrice principale pour son rôle dans « Black-ish », dans la catégorie comédie. C’est la cinquième fois qu’elle est nominée et elle n’a jamais remporté le prix jusqu’à présent. Ross a récemment annoncé la réalisation d’un docu-série avec Oprah, « The Hair Tales, » consacré aux cheveux afro – « une lettre d’amour adressée aux Afro-américaines ».
L’actrice juive britannique Sophie Okonedo, qui se décrit comme étant une « britannique nigériane juive », a été nominée comme meilleure actrice invitée – dans la catégorie série dramatique – pour « Ratched », une préquelle imaginée par Netflix à « Vol au-dessus d’un nid de coucou ». Elle incarne Charlotte Wells, une femme malade atteinte de troubles dissociatifs de l’identité à l’hôpital Nurse Ratched.
Maya Rudolph, de son côté, a été sélectionnée pour la septième et la huitième fois aux Emmys pour ses apparitions à l’émission « Saturday Night Live » — pour l’émission où elle a accueilli et représenté la vice-présidente Kamala Harris pendant la saison. Elle a été également choisie pour sa performance lors du doublage de Connie alias Hormone Monstress dans la comédie animée « Big Mouth » (très juive par ailleurs) qui était consacrée à la puberté. L’année dernière, elle avait gagné dans les deux catégories.
« Big Mouth, » qui a été créé par le comédien juif Nick Kroll et son ami Andrew Goldberg, a aussi été nominé dans la catégorie de la meilleure émission d’animation.
Les comédies juives
« La méthode Kominsky », avec dans le premier rôle l’acteur juif Michael Douglas, a fait son retour pour sa troisième et dernière saison au mois de mai dernier – mais sans Alan Arkin, l’autre star juive de la série.
« Moins j’ai de travail, plus ma santé est bonne », explique Arkin, âgé aujourd’hui de 87 ans. « Le stress au travail est énorme et mon système nerveux réagit très vite. Je n’arrive plus à faire face au stress », ajoute-t-il.
Mais même sans Arkin, la série récolte encore six nominations – notamment une pour Douglas dans la catégorie du meilleur acteur, une pour Morgan Freeman et une pour Paul Reiser en tant que meilleur acteur invité et meilleur second rôle masculin, respectivement. La série s’enorgueillit aussi d’une sélection dans la catégorie de la meilleure comédie.
Et « Hacks », la nouvelle série diffusée sur HBO Max avec Jean Smart et la comédienne juive Hannah Einbinder, est pour sa part nominée dans quatre catégories majeures : Meilleure série (comédie), meilleure actrice pour Smart, meilleur second rôle féminin pour Einbinder et meilleur second rôle masculin pour Carl Clemons-Hopkins. La série a été écrite par les scénaristes de « Broad City » Paul Downs, Lucia Aniello et Jen Statsky.
Einbinder, la fille de la comédienne juive Laraine Newman, a confié au Nylon Magazine que « je veux faire toutes les bonnes comédies, celles qui savent offrir un sentiment d’authenticité, de sens. J’ai totalement revu ma vision de ce que peuvent être la télévision et les films en tant que média, s’agissant de comédie. Je ferai toujours des spectacles sur scène. Jusqu’à ce que j’atteigne l’âge où je me plaindrai, et là, je me retirerai, comme nous devrions tous le faire ».
Et tandis qu’il n’y a pas grand chose de Juif dans la série d’Apple « Ted Lasso » qui a fait sensation – aux côtés de Jason Sudeikis, elle présente également dans le rôle du capitaine d’une équipe de foot Roy Kent l’acteur juif britannique Brett Goldstein. Goldstein a été nominé dans la catégorie du meilleur second rôle masculin dans une comédie – aidant « Ted Lasso » à rassembler au total 20 nominations, le record cette année dans la catégorie comédie.
Drames juifs
La série romantique « Bridgerton » basée sur le roman de l’autrice juive Julia Quinn et qui a fait le buzz sur Netflix, a obtenu douze nominations, y compris dans la catégorie de la meilleure série dramatique et dans celle du meilleur acteur pour Regé-Jean Page.
« Je suis juive et quand j’étais amenée à lire un livre où l’un des personnages était Juif, pour moi, c’était toujours une manière de me dire : ‘Oh, mais c’est moi’. C’est très puissant », avait commenté Quinn, évoquant le casting très diversifié de la série. « Et maintenant, j’ai le sentiment de pouvoir commencer à extrapoler et à me dire que tout le monde a besoin d’être reconnu et de s’identifier de la même manière ».
La seconde saison de « The Boys », la série anti-super-héros diffusée sur Amazon Prime, a récolté six nominations, notamment celle de la meilleure série dramatique. « J’ai réalisé que la série est une métaphore parfaite du moment que nous sommes en train de vivre », a commenté Eric Kripke, le showrunner juif, au New York Times. « Dans ce monde très précisément, où autoritarisme et célébrité se combinent et où le fascisme est empaqueté dans tous les réseaux sociaux ».
Comme l’écrit Lior Zaltzman dans Kveller, « The Boys’ n’est pas une série très juive – ce qui ne rend pas pour autant moins poignante son exploration du nazisme. Tandis qu’elle fait allusion à l’histoire de la Shoah, elle s’intéresse davantage à la manière dont l’idéologie nazie prend forme et se propage dans notre monde contemporain. »
D’autres nominations juives notables
Dan Levy n’en a pas encore terminé avec les Emmys : la star de « Schitt’s Creek » est nominée dans la catégorie du second rôle masculin dans une comédie pour sa performance dans le « Saturday Night Live », au début de l’année.
« Oslo », une adaptation diffusée sur HBO de la pièce consacrée aux manœuvres en coulisses qui avaient entraîné les accords de paix d’Oslo en 1993, a été nominée dans la catégorie du meilleur film de télévision. La pièce de théâtre avait reçu le Tony de la meilleure pièce et celui du meilleur acteur en 2017.
Le talent polyvalent juif Daveed Diggs a été choisi dans la catégorie de la meilleure mini-série ou du meilleur film de télévision pour son portrait du Marquis de Lafayette et de Thomas Jefferson dans « Hamilton », une série plébiscitée par les téléspectateurs. Diggs a déjà remporté un Tony et un Grammy pour le rôle. (« Hamilton », dont la première avait eu lieu en 2016 à Broadway, a commencé sur Disney+ pendant l’été 2020 et a reçu 12 nominations au total).
La co-animatrice juive de « Top Chef », Gail Simmons, a été nominée pour la deuxième fois aux Emmy dans la catégorie meilleure animatrice d’une émission de télé-réalité aux côtés des autres présentateurs de l’émission, Padma Lakshmi et Tom Colicchio.