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Émoi en Autriche, où l’armée garde un soldat néonazi

Un sous-officier, condamné en juillet par la justice à dix mois de prison avec sursis pour apologie du nazisme, a conservé son emploi

La garde de la Bundesheer autrichienne au pas lors des cérémonies de la fête nationale, le 26 octobre 2008. (Crédit : Mick7401 / CC BY-SA 3.0)
La garde de la Bundesheer autrichienne au pas lors des cérémonies de la fête nationale, le 26 octobre 2008. (Crédit : Mick7401 / CC BY-SA 3.0)

Les appels à révoquer un soldat apparu en uniforme nazi se sont multipliés jeudi en Autriche, après l’émoi suscité par des informations de presse selon lesquelles il continuait de travailler au sein de l’armée.

Mercredi, le quotidien Kurier avait révélé qu’un sous-officier, condamné en juillet par la justice à dix mois de prison avec sursis pour apologie du nazisme, avait conservé son emploi.

La commission disciplinaire de l’armée lui a infligé « une simple amende » de près de 5 000 euros, s’était offusqué le journal, précisant que l’Allemagne voisine avait renvoyé plus de 100 soldats ces deux dernières années pour des faits similaires.

Selon cette instance, le soldat, qui reconnaît les faits et les met sur le compte de l’alcool, a porté un uniforme nazi à cinq reprises au moins et fait des saluts hitlériens.

Sur Twitter, le président écologiste tout juste réélu Alexander Van der Bellen s’est dit « choqué » jeudi. « Quand on travaille pour l’exécutif, on porte une responsabilité particulière », a écrit le chef de l’État.

« Toute forme de glorification du nazisme doit être condamnée avec la plus grande fermeté et n’a pas sa place dans la fonction publique et dans notre société », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, la ministre conservatrice de la Défense Klaudia Tanner a expliqué que « l’intéressé a été immédiatement relevé de ses fonctions » et occupe désormais « une fonction non militaire ».

Mais qu’en tant qu’employeur, elle était soumise « aux dispositions du droit de la fonction publique et aux décisions des tribunaux », sous-entendant qu’elle n’avait aucun moyen légal de le licencier.

Les Verts, qui font partie de la coalition gouvernementale, ont cependant « exigé des éclaircissements », estimant que la loi permettait de renvoyer le sous-officier.

L’Autriche, pays de naissance d’Adolf Hitler, a enregistré 1 053 signalements de délits néonazis en 2021, contre 895 l’année précédente. 

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