En Égypte, des blessés de Gaza soignés sur un navire-hôpital français
Pourtant habitués aux missions en milieu de guerre, certains médecins disent avoir été choqués par les lésions de leurs patients
AL-ARISH, Égypte – Un millier de personnes en provenance de Gaza ont été soignées dans un hôpital de campagne français situé à bord d’un navire au large des côtes égyptiennes, a déclaré son capitaine.
Le navire-hôpital français fournit des soins à certaines d’entre elles alors que les infrastructures de santé dans l’enclave dévastée par la guerre seraient au bord de l’effondrement, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le Dixmude, un porte-hélicoptères français, est amarré depuis fin novembre à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah, entre l’Égypte et Gaza.
L’imposant porte-hélicoptère gris transformé en hôpital comprend deux blocs opératoires, 40 lits, plus de 80 soignants, des scanners et des laboratoires d’analyses, selon le gouvernement français.
Ces blessés « sont tous des blessés de guerre qui arrivent longtemps après avoir été blessés, plus de trois semaines après (…) et qui ont de nombreuses complications, qu’il s’agisse d’infections ou de dénutrition », a expliqué Marine, médecin militaire du Dixmude qui n’a donné que son prénom pour des raisons de sécurité.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas a envoyé quelque 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes, dont la plus jeune avait 10 mois et kidnappé 253 otages, dont le plus jeune n’avait pas encore 9 mois. Israël a réagi en lançant une riposte militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer tous les otages.
Selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas, plus de 25 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal a éliminé 9 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui se trouvaient à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
La plupart des 36 hôpitaux de Gaza ne seraient plus opérationnels et ceux qui le sont encore dépasseraient largement leur capacité d’accueil, selon l’OMS.
L’Italie a envoyé un hôpital flottant similaire sur la côte égyptienne en décembre.
Choqués par les civils blessés
Dans la coque du navire, une poignée de patients et leurs familles se sont rassemblés autour d’une table, jouant sans enthousiasme à un jeu de cartes.
Nesma Abu Gayad, une jeune femme aux yeux clairs, a aussi été blessée lors du bombardement de sa maison, et a dû être amputée du pied droit.
« J’ai reçu des soins dans certains hôpitaux de Gaza. Ensuite, je suis arrivée en Égypte et j’ai reçu des soins médicaux à bord du navire français », a-t-elle expliqué, ajoutant que les soins sur le Dixmude « sont excellents ».
Elle attend désormais de se faire poser une prothèse, qui doit être fabriquée à l’étranger.
Certains membres de l’équipe médicale, habitués aux missions en milieu de guerre, disent avoir été choqués par les blessures de leurs patients.
« Je m’occupe des blessures de guerre sur nos militaires français et nos militaires alliés, donc ce sont des plaies que l’on retrouve. Ce qui m’a choqué, c’est de les retrouver sur des civils ; et en effet c’est touchant, » a déclaré Dr. Salle, l’une des médecins à bord du Dixmude.
Dr. Marine a déclaré que le navire de guerre avait accueilli jusqu’à présent 120 patients, tous des cas graves qui ont nécessité de longues périodes d’hospitalisation.
Il ne s’agit là que d’une infime minorité des plus de 62 000 personnes qui auraient été blessées à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas – un chiffre qui n’est pas non vérifiable de manière indépendante.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.