Erdogan : Les politiques envers Gaza ont « ébranlé la foi » en l’UE
Le président turc dénonce "la montée de l’islamophobie, de la xénophobie et du racisme à travers le continent (qui) constituent l’une des plus grandes sources de préoccupation"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu jeudi que les politiques suivies par « certains pays et institutions » depuis le début de la guerre à Gaza avaient « ébranlé la foi » en l’Union européenne.
« Les politiques suivies par certaines institutions et pays européens durant la guerre à Gaza « ont ébranlé la foi dans les valeurs européennes », a écrit le chef de l’État dans un message transmis à l’UE à l’occasion de la Journée de l’Europe.
« Tant que les crises, les conflits et les guerres qui touchent l’Europe et notre géographie commune demeureront irrésolus, la remise en question de ces valeurs ne cessera de s’accentuer », a-t-il prévenu.
« De nombreux défis tels que les guerres, les conflits, les actes terroristes, la migration irrégulière et le changement climatique (…) menacent l’ordre sur le continent européen », a poursuivi Erdogan.
Il a dénoncé « la montée de l’islamophobie, de la xénophobie et du racisme à travers le continent (qui) constituent l’une des plus grandes sources de préoccupation pour nos citoyens et les immigrés vivant en Europe », et insisté sur « la discrimination et les crimes haineux contre la communauté turque européenne (devenus) monnaie courante ».
Le président Erdogan dont le pays frappe à la porte de l’UE depuis une trentaine d’années, a aussi jugé qu’il était « grand temps » de « développer leur coopération dans tous les domaines, y compris les négociations d’adhésion ».
La Turquie a été reconnue comme candidate en 1999 mais les négociations d’adhésion sont gelées depuis 2018.
Le chef de l’État turc a terminé sur une mise en garde : « Face aux politiques d’exclusion à l’égard de notre pays (…), la Turquie ne s’abstiendra pas d’utiliser et de développer ses opportunités et capacités stratégiques. »
Membre de l’Otan et son principal allié sur son flanc oriental, la Turquie – qui développe sa propre industrie de défense – a acquis auprès de Moscou des missiles antiaériens S-400.
Livrés en 2019, ils n’ont jamais été mis en service mais cet achat avait déclenché une crise entre Washington et Ankara, bloquant l’acquisition d’avions américains F-35.