Israël en guerre - Jour 65

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Abbas serait prêt à rencontrer Netanyahu

Erekat et Livni optimistes pour l’initiative de paix de Trump

Le large soutien arabe à un accord israélo-palestinien est un “changement de jeu” pour Livni ; Erekat demande un Premier ministre prêt à ‘poser la carte sur la table”, mais refuse le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem

Tzipi Livni, à gauche, avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, au Forum économique mondial, en Jordanie, le 20 mai 2017. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)
Tzipi Livni, à gauche, avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, au Forum économique mondial, en Jordanie, le 20 mai 2017. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)

JORDANIE – Deux négociateurs israéliens et palestiniens de longue date, qui ont passé de nombreuses heures ensemble pour tenter de parvenir à un accord de paix, ont déclaré samedi qu’ils étaient optimistes pour la tentative de paix au Moyen Orient du président américain Donald Trump.

Saeb Erekat, responsable palestinien, et Tzipi Livni, ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères, se sont exprimés pendant une réunion du Forum économique mondial à la mer Morte, en Jordanie. Erekat est toujours le négociateur palestinien en chef, et Livni est membre de l’Union sioniste, parti siégeant dans l’opposition israélienne.

Livni a déclaré que les chances pour la paix existaient toujours. « Je pense qu’il y a une énorme opportunité pour travailler ensemble. Deux états pour deux peuples, c’est raisonnable. Je ne suis pas prête à abandonner. C’est un bon endroit pour démarrer », a-t-elle dit, indiquant que plus les deux peuples seraient à l’aise avec l’idée de la paix, plus les chances d’y parvenir étaient importantes.

Livni, qui a également rencontré Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne (AP), en marge de la conférence, a souligné qu’il était important d’éloigner les « bruits de fond » pendant les négociations. Abbas a dit à Livni, selon les médias israéliens, qu’il était prêt à rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et qu’il était temps de raviver le processus de paix.

Tzipi Livni, au centre, avec le négociateur de l'Autorité palestinienne Saeb Erekat, à droite, au Forum économique mondial, en Jordanie, le 20 mai 2017. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)
Tzipi Livni, au centre, avec le négociateur de l’Autorité palestinienne Saeb Erekat, à droite, au Forum économique mondial, en Jordanie, le 20 mai 2017. (Crédit : Khalil Mazraawi/AFP)

Livni a déclaré qu’un soutien arabe fort à un futur accord israélo-palestinien était un « changement de jeu », qui pouvait aider à influencer une population israélienne sceptique.

« Il y a une grande opportunité dans la région à présent, a déclaré Livni. Le rôle des Arabes est très important, puisque fondamentalement, ils peuvent soutenir tout processus de prise de décisions des Palestiniens, mais aussi envoyer un message aux Israéliens : la paix n’est pas juste entre les Israéliens et les Palestiniens, elle peut changer toute la région. »

Les pays arabes ont proposé dès 2002 à Israël des relations normalisées en échange d’un retrait des terres conquises par l’Etat juif pendant la guerre des Six Jours, mais les gouvernements israéliens n’ont pas adopté l’initiative de paix arabe, exprimant plutôt plusieurs réserves.

Livni a déclaré que cette initiative transmettait un message important, mais a suggéré que chaque partie prenne des mesures intermédiaires au lieu d’attendre un accord de paix final. Elle a ajouté que le monde arabe pouvait aussi prendre des mesures envers Israël, en échange de gestes israéliens envers les Palestiniens.

Prime Minister Benjamin Netanyahu and Hatnua party leader Tzipi Livni during a joint press conference announcing their coalition deal, Jerusalem, Tuesday, February 19, 2013 (photo credit: Miriam Alster/Flash90)
Benjamin Netanyahu et Tzipi Livni en 2013 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Livni a précisé que Netanyahu aurait une majorité parlementaire pour toute mesure de paix, malgré la composition de son actuelle coalition de droite.

« Il y a une majorité au Parlement israélien et dans la population israélienne, qui soutient non seulement l’idée vague de deux états pour deux peuples, mais aussi le processus de prise de décisions réelles », a-t-elle dit.

Trump était samedi en Arabie saoudite, première étape de son premier voyage présidentiel à l’étranger. Lundi et mardi, Trump sera en Israël et en Cisjordanie, et rencontrera des dirigeants israéliens et palestiniens.

Trump rencontre à Ryad des dirigeants arabes, pour forger des alliances plus fortes contre le terrorisme.

Erekat a lui déclaré qu’il était encouragé par l’engagement de Trump, et a décrit la volonté du président américain pour conclure un accord comme « très sérieuse ».

Le négociateur palestinien a rejeté des informations selon lesquelles les délégations israéliennes et palestiniennes se rencontreraient dans la semaine, après la visite de Trump en terre sainte. Les dernières séries de négociations menées par les Etats-Unis ont échoué en 2014, et aucune discussion sérieuse n’a eu lieu entre les dirigeants depuis 2008.

L'envoyé spécial de Trump, Jason Greenblatt, à Ramallah le 14 mars 2017. (Crédit : Flash90)
L’envoyé spécial de Trump, Jason Greenblatt, à Ramallah le 14 mars 2017. (Crédit : Flash90)

« Je ne pense pas qu’il ait quelque chose à organiser pour l’instant, pas au Caire, pas à Ramallah, pas ailleurs », a dit Erekat. Il a rencontré la semaine dernière Jason Greenblatt, l’envoyé régional de Trump, et déclaré qu’il était temps de décider des prochaines étapes.

Livni a également rencontré plusieurs fois Greenblatt ces dernières semaines.

Erekat a déclaré qu’il y avait deux conditions à la paix dans la région. D’abord, les dirigeants de l’Etat d’Israël doivent reconnaître l’état de Palestine. Ensuite, il est important de reconnaître que 55 % de la population arabe a moins de 25 ans, et a des attentes et des besoins qui doivent être comblés, particulièrement dans le domaine de l’emploi.

« En tant qu’Arabes, nous devons revisiter l’éducation, la bonne gouvernance, et l’état de droit. Nous ne pouvons pas continuer comme d’habitude », a-t-il dit.

Erekat a dit à la conférence que les Palestiniens voudraient voir un gel de la construction dans les implantations israéliennes.

« Nous avons exprimé notre volonté à nous engager sérieusement, mais il ne s’agit pas de s’asseoir pour parler ou de négociations. Il faut des décisions. Nous avons besoin d’un Premier ministre en Israël qui est prêt à mettre une carte sur la table pour définir les frontières, la sécurité, [l’accès à] l’eau », a dit Erekat.

L'ambassade américaine à Tel Aviv. (Crédit : Ori~/Wikimedia Commons/File)
L’ambassade américaine à Tel Aviv. (Crédit : Ori~/Wikimedia Commons/File)

Erekat a également indiqué qu’un transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem signifierait « la fin du processus de paix » entre Palestiniens et Israéliens.

« Nous pensons que transférer l’ambassade américaine à Jérusalem représenterait la fin du processus de paix », a déclaré Erekat, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

« J’espère que le président Trump nous donnera une chance, ainsi qu’aux Israéliens […]. Il a assuré lors d’une conférence de presse qu’il n’imposerait de solutions ni à nous ni aux Israéliens », a rappelé le responsable palestinien.

« Il est inconcevable pour les Palestiniens » d’avoir un état sans Jérusalem Est comme capitale, a-t-il poursuivi.

« Nous devons conclure un accord qui est juste. Personne ne peut nous dicter un accord. Cela ne satisfera pas les Palestiniens », a-t-il ajouté, appelant à une « culture de paix ».

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