Expulsé, Israël ne prendra pas part à la cérémonie de clôture de l’Union africaine
Sharon Bar-li a été escortée hors de l'assemblée régionale, samedi, apparemment sur demande de 'Afrique du sud et de l'Algérie, alors qu'Israël continue à diviser
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Suite à l’expulsion, samedi, de sa délégation d’observateurs lors de la cérémonie d’ouverture du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, Israël a choisi, ce dimanche, de ne pas prendre part à la cérémonie de clôture, ce soir, a déclaré un responsable diplomatique israélien au Times of Israël.
Dimanche également, le parti au pouvoir en Afrique du sud, le Congrès national africain (ANC), s’est félicité de l’expulsion « encourageante » de Sharon Bar-li, qui est directrice-générale adjointe du département de l’Afrique au sein du ministère des Affaires étrangères.
Israël a attribué la responsabilité de l’incident à l’Algérie et à l’Afrique du Sud, et convoquera le chargé d’affaires de l’Afrique du Sud au ministère des Affaires étrangères pour un entretien avec le directeur général, Ronen Levy. Toutefois, l’Union africaine a expliqué dimanche que le statut d’observateur de l’État juif avait été suspendu sous réserve d’un débat sur sa possible suppression et que le pays n’avait donc pas été invité pour le sommet de ce week-end.
Vincent Magwenya, porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui était présent lors de ce sommet, a demandé à l’État juif « d’étayer ses accusations ».
L’ANC a déclaré que l’éviction de la diplomate avait visé à « déjouer une tentative visant à empêcher les membres du sommet de réfléchir à un rapport qui est supposé orienter les discussions sur l’éventuel maintien ou sur l’éventuel retrait du statut d’observateur à Israël ».
Selon les médias algériens, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s’est rendu en Afrique du Sud, la semaine dernière, pour préparer le sommet.
Des sources israéliennes ont déclaré que les pays avaient évoqué les moyens de se débarrasser d’Israël, ainsi que le soutien à apporter au Front Polisario, au Sahara Occidental, entre autres sujets.
La question du statut d’observateur d’Israël a entraîné une discorde profonde dans le bloc formé de 55 pays.
Israël a obtenu le statut d’observateur en 2021, mais sous la pression de l’Afrique du Sud et de l’Algérie, le président de l’UA a créé un comité de six pays pour examiner la question.
Israël et ses alliés au sein de l’organisation affirment que son statut d’observateur n’a jamais été remis en cause, mais ses ennemis assurent qu’il a effectivement été suspendu jusqu’à la recommandation du comité.
« Cela signifie que le statut d’Israël est suspendu jusqu’à délibération de ce comité… et nous n’avons donc pas invité les officiels israéliens à notre sommet », a dit Faki aux journalistes dimanche, ajoutant qu’une enquête était en cours.
Le porte-parole de la Commission de l’Union africaine, Ebba Kalondo, a aussi précisé que la diplomate israélienne n’avait pas été personnellement invitée au sommet.
Un porte-parole israélien a insisté sur le fait que Bar-li avait une « accréditation valable en tant qu’observatrice », accusant l’UA d’être « otage d’un petit nombre d’États extrémistes, comme l’Algérie et l’Afrique du sud, qui sont motivés par la haine et contrôlés par l’Iran ».
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lior Hayat, a déclaré qu’Israël considérait avec gravité l’incident au cours duquel l’adjointe pour l’Afrique, l’ambassadrice Sharon Bar-li, « a été exclue de la salle de l’Union africaine malgré son statut d’observatrice accréditée, avec les badges nécessaires. »
« Il n’y a aucun fondement dans les règles de l’organisation justifiant la tentative d’invalider le statut d’observateur d’Israël », a dit le ministère des Affaires étrangères. « Il y a une majorité claire qui soutient le statut d’observateur d’Israël au sein de l’organisation ».
L’Union africaine est un organe qui favorise le consensus et tente de trouver un terrain d’entente sur le statut d’Israël.