Face à la mobilisation des réservistes, certains décident d’avancer leur mariage
Trois couples se sont mariés alors qu'Israël entrait en guerre contre le Hamas, et les nouveaux époux sont retournés au front
Alors que la nouvelle de l’assaut dévastateur du Hamas déferlait sur les chaînes d’information et les réseaux sociaux israéliens samedi dernier et que l’armée israélienne appelait à une mobilisation massive des réservistes, Rivka et Michael ont annulé leur mariage prévu pour le dimanche soir.
« Lorsque nous avons entendu les nouvelles et les sirènes et que nous avons compris qu’il se passait quelque chose de plus grave, nous avons tous deux réalisé que le mariage ne pourrait pas avoir lieu selon le plan initial », a déclaré Rivka.
Le couple, des pratiquants tous les deux, suivait à la lettre tous les rituels traditionnels précédant un mariage juif, et notamment celui de ne pas se voir ni se parler pendant la semaine précédant le mariage.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Alors que les nouvelles terrifiantes se succédaient autour d’eux, Michael, qui conjugue études en yeshiva et master en sécurité nationale et en études sur le terrorisme à l’université Bar-Ilan, a téléphoné à Rivka après la fin du Shabbat pour l’informer qu’il était appelé sous les drapeaux.
« On a décidé que s’il était appelé, il irait », a déclaré Rivka, étudiante en maîtrise de psychologie.
Ils ont envoyé un message aux 430 invités pour leur dire que le mariage était reporté pour le moment.
Le lendemain matin, Michael a appelé Rikva pour lui dire que son commandant l’autoriserait à quitter la base pour lui permettre de se marier le dimanche soir, comme prévu.
« Nous avons pensé qu’il était important de célébrer le mariage comme prévu, que cela pourrait donner du courage à la nation, en particulier à un moment aussi difficile pour le pays », a confié Rivka.
Ils ont réfléchi à l’immense chagrin et aux pertes subis par le pays, alors que le nombre de morts et de blessés ne cessait d’augmenter, et se sont demandé si célébrer au milieu de toutes ces souffrances avait un sens.
Au final, ils ont décidé de se marier en petit comité, avec leur famille et leurs amis les plus proches, conformément aux directives du commandement du Front intérieur et au climat de recueillement qui régnait dans tout le pays.
Aaron et Tamar Greene, 23 et 21 ans, mariés depuis lundi, ont eu la même idée.
Ils devaient se marier mercredi lors d’une cérémonie prévue depuis longtemps, à laquelle assistaient plus de 300 invités, dont beaucoup venaient de l’étranger. Aaron Greene a quitté les États-Unis avec sa famille pour s’installer en Israël il y a six ans, et Tamar Fest, devenue Greene, a immigré avec sa famille d’Australie il y a deux ans et demi.
Lorsque Aaron a été appelé à se tenir prêt à intervenir dans la nuit de samedi à dimanche, Tamar et lui ont décidé de ne pas reporter leur mariage.
« Nous avons pensé que nous pourrions répandre un peu de lumière et de bonheur », a déclaré Tamar. « Nous montrerons au Hamas qu’il ne gagnera jamais.
« Mon rabbin m’a dit ‘on ne reporte pas un événement heureux' », a expliqué Aaron.
Greene et ses deux frères – l’un en service actif à Ramallah et l’autre appelé dans la réserve – sont revenus pour le mariage, qui s’est déroulé sur la terrasse des parents d’Aaron dans leur complexe d’appartements à Jérusalem ; la sœur et le beau-frère de Tamar ont assuré la restauration.
« C’était tellement spécial », a déclaré Tamar. « Il y avait tellement d’émotions différentes », sans parler des sirènes qui se sont déclenchées pendant la cérémonie, envoyant brièvement tous les invités dans une salle sécurisée.
Alors que les nouveaux époux Greene dansaient dans la cour du complexe d’appartements, des inconnus ont entendu la musique et sont venus danser avec eux.
« Ils sont venus parce qu’ils avaient entendu qu’un mariage était célébré », a déclaré Tamar.
Tout comme Aaron et Tamar, Michael et Rivka ont eux aussi décidé de se marier dans un autre lieu, en l’occurrence une petite salle communautaire à Nofei Prat, juste à l’extérieur de Maale Adumim.
Lorsque Rivka a quitté la maison de ses parents, vêtue de sa robe de mariée, ses voisins ultra-orthodoxes ont dansé avec elle jusqu’au bout de la rue.
Ce n’est pas le seul mariage impromptu qui a eu lieu à Nofei Prat cette semaine.
Un autre couple, Maor et Gal Peretz, s’est marié spontanément lundi soir dans la cour de leur voisin. Le chanteur Ishay Ribo a interprété plusieurs chansons pour les jeunes mariés, un cadeau du coiffeur de la mère du marié.
Leur voisin, Yossi Zer, a ouvert les portes de son grand jardin pour la cérémonie.
Ribo n’est pas le seul chanteur à avoir accepté de se produire lors de mariages de dernière minute. Ivri Lider a chanté à Petah Tikva pour Shani et Nitzan, qui devaient se marier avec plus de 400 amis et membres de leur famille, mais qui ont préféré se marier dans une synagogue locale avec leur famille et Lider sous la houppa.
L’acteur et chanteur Ran Danker a également accompagné un couple jusqu’à la houppa à Petah Tikva, chantant pour Yishai et Talia qui se sont mariés mardi, avant que Yishai, réserviste, ne retourne au front.
Lors de la cérémonie de mariage de Rivka et Michael, ils ont récité une prière pour l’État d’Israël et l’armée.
« Toute la cérémonie de mariage a été très émouvante », a-t-elle déclaré. « C’était une fête pour tout le monde et nous avons célébré bien plus que notre mariage, nous nous sommes embrassés, nous efforçant d’être forts malgré la douleur ».
Mardi, Michael est retourné dans son unité et Rivka chez ses parents.
Aaron Greene n’a pas encore rejoint son unité.
Son commandant lui a dit de profiter au maximum de la semaine suivant le mariage, avec un dîner organisé chaque soir pour célébrer le nouveau couple, y compris la récitation des sept bénédictions destinées à marquer le début de leur nouvelle vie ensemble.
Mon commandant m’a dit : « Marie-toi et on en reparlera après » », raconte Aaron.
« Tout le monde nous envoie des messages », ajoute Tamar, « pour nous dire que le mariage les a inspirés et a répandu le bonheur. C’est vraiment une spécial pour nous. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel