Facebook lance des fenêtres de fact check pour lutter contre le négationnisme
Ceux qui veulent s'informer sur le génocide des Juifs d'Europe sur le site du géant des médias sociaux seront dirigés vers un site géré par le Congrès juif mondial et l'UNESCO

JTA – Les personnes qui recherchent des informations sur la Shoah sur Facebook seront désormais invitées à visiter un site web sur le génocide géré par le Congrès juif mondial [CJM] et l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
À partir de mercredi, qui est la Journée internationale de commémoration de la Shoah, les utilisateurs verront un encadré intitulé « Apprendre à connaître la Shoah » lorsqu’ils effectueront une recherche portant sur les termes de la Shoah. Des encadrés similaires avec des références apparaissent après des recherches sur des sujets tels que la pandémie COVID-19 et les élections américaines.
« La Shoah a été la persécution et le meurtre organisés de 6 millions de Juifs, aux côtés d’autres groupes ciblés, par les Nazis et leurs collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale », peut-on lire dans l’encadré. « S’informer sur la Shoah peut aider à prévenir de futurs génocides et autres actes de haine fondés sur la religion, l’origine ethnique ou d’autres différences ».
Il y a un lien vers abouttholocaust.org, un site conjoint du CJM et de l’UNESCO.

Le président du CJM, Ronald Lauder, a déclaré que ce nouvel outil pourrait aider à combattre l’ignorance des jeunes sur la Shoah. Une étude réalisée à l’automne dernier sur les opinions de la Génération Z sur le génocide a révélé un manque de connaissance généralisé sur le sujet – 11 % des personnes interrogées pensaient que les Juifs avaient causé la Shoah.
« Il est triste et déconcertant que 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, environ 50 % du monde ne sache même pas que la Shoah a eu lieu, ou que les Juifs ont été la cible d’un génocide en Europe », a déclaré M. Lauder dans un communiqué.
La prolifération des discours de haine sur les médias sociaux est un autre facteur qui incite à la vigilance. Ces dernières années, Facebook a été vivement critiqué pour ne pas avoir correctement endigué les discours de haine, l’incitation et la désinformation. En juillet dernier, une campagne parrainée par la Conférence sur les revendications matérielles des Juifs contre l’Allemagne a produit des vidéos de survivants de la Shoah exhortant le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, à prendre des mesures énergiques pour effacer du site les contenus négationnistes.

Facebook travaille désormais à la suppression des discours de haine, et notamment la négation de la Shoah.
« À une époque où la haine et l’intolérance augmentent, il est plus important que jamais de prendre le temps de lire et de réfléchir à ce qui est arrivé aux Juifs et à d’autres personnes en Europe », a déclaré Sheryl Sandberg, directrice générale de Facebook, qui est juive, dans un communiqué de presse.
Monica Bickert, vice-présidente de la politique de contenu de Facebook, devait s’exprimer mercredi lors d’une conférence organisée conjointement par le Paley Center for Media et la Claims Conference, intitulée « Le rôle des médias dans la lutte contre la négation de la Shoah, la désinformation et l’antisémitisme ».